Constat La tension était vive ce dimanche dans le quartier de Sadr City de Bagdad au lendemain de l'arrestation d'un lieutenant du chef radical chiite Moqtada Al Sadr. Des chars américains étaient postés à l'entrée de l'immense quartier chiite déshérité et des partisans de Moqtada Al Sadr ont placé des pneus dans l'une des artères principales et y ont mis le feu. Des miliciens armés étaient déployés autour du bureau dans lequel l'armée américaine a arrêté, hier soir, Sayed Amer al-Husseini, chef de la section du mouvement dans le quartier, situé dans l'est de Bagdad. Quatre autres personnes ont été également interpellées par les soldats américains qui sont arrivés à bord d'une vingtaine de véhicules. Selon un responsable du mouvement, Sayed Kamal, des échanges de tirs ont eu lieu entre les GI et la milice de Moqtada Al Sadr, l'Armée du Mehdi, faisant un tué et un blessé du côté irakien. Moqtada Al Sadr, recherché «mort ou vif» par la coalition, est retranché dans la ville sainte de Najaf (160 km au sud de Bagdad). Ses partisans affrontent régulièrement les forces d'occupation, à Najaf, mais aussi à Koufa et Kerbala, deux autres villes chiites au sud de Bagdad. Hier, samedi, les combats menés par les milices de Moqtada Al Sadr ont gagné le sud de l'Irak, contrôlé par l'armée britannique. Le bilan de la confrontation avec les forces britanniques était, en fin d'après-midi, de cinq morts parmi les miliciens de l'Armée du Mehdi et de neuf soldats britanniques blessés, dans les villes de Bassora et Amara, selon un porte-parole militaire britannique. Quatre soldats britanniques ont été blessés. Au même moment à Amara, à environ 160 km au nord-ouest de Bassora, des affrontements similaires ont coûté la vie à trois miliciens chiites et blessé six autres, selon un médecin de l'hôpital local, Saâd Fakhreddine. Cinq militaires britanniques ont été blessés, selon la coalition. Ces troubles sont survenus après des affrontements sanglants entre les troupes américaines et les miliciens chiites dans d'autres villes du centre. Le gouverneur de Bassora a décrété, hier soir, l'interdiction du port d'arme et annoncé la création d'une force de réaction rapide pour faire face aux atteintes à l'ordre public, après les heurts meurtriers du matin entre miliciens chiites et forces britanniques.