Résumé de la 60e partie - Joséphine reproche à Charles d'avoir mal fait son travail de détective. Pour elle, on parle de l'affaire à la police, une fois toutes les données en main... Une troisième fois, je répétai que j'étais navré. Le regard de Joséphine me parut s'adoucir. Elle donna dans sa pomme un nouveau coup de dents. Je repris : — De toute façon, la police aurait fini par savoir. Nous ne pouvions pas tenir longtemps la chose secrète. — Parce qu'il va faire faillite ? Comme toujours, Joséphine était bien informée. — Je crois qu'il faudra bien en arriver là. — Ils doivent parler de ça ce soir, dit Joséphine. Papa, maman, l'oncle Roger et la tante Edith. La tante est prête à donner tout son argent à Roger. Seulement, elle ne l'a pas encore et, quant à papa, je ne crois pas qu'il marchera. Il dit que si Roger est dans la mélasse, il n'a à s'en prendre qu'à lui-même et que c'est un jeu de dupes que de courir après son argent. Maman, elle, dit comme lui : elle veut que papa garde ses fonds pour Edith Thompson. Au fait, vous la connaissez, l'histoire d'Edith Thompson ? Elle était mariée, mais elle n'aimait pas son mari, parce qu'elle était amoureuse d'un jeune homme qui s'appelait Bywaters qui a fini par tuer le mari en le poignardant dans le dos. Une fois encore, les connaissances de Joséphine faisaient mon admiration. Elle poursuivit : — C'est une belle histoire, mais sans doute que la pièce sera toute différente et que les faits seront arrangés comme dans Jézabel. Je voudrais quand même bien savoir pourquoi les chiens ne lui ont pas mangé les paumes ! J'esquivai la question. — Vous m'avez dit, Joséphine, que vous étiez à peu près sûre de connaître le nom du meurtrier ? — Et alors ? — L'assassin, qui est-ce ? Elle me toisa avec dédain. — Compris ! dis-je. Je devrai attendre le dernier chapitre ! Même si je vous promets de ne rien dire à l'inspecteur Taverner ? Elle parut s'amadouer. — Il me manque encore des preuves... Jetant son trognon de pomme dans le bassin, elle ajouta : — D'ailleurs, je ne vous dirai rien ! Au mieux, vous n'êtes que Watson ! J'encaissai l'insulte. — Soit ! dis-je. Je suis Watson. Il était ce qu'il était, mais il avait toujours les données du problème... — Les quoi ? — Les données, les faits. Il se trompait dans ses déductions, mais il avait tous les éléments de la solution. Ça ne vous amuserait pas de me voir échafauder des hypothèses qui ne tiendraient pas debout ? Tentée un instant, elle finit par secouer la tête. — Non. D'ailleurs, je ne suis pas folle de Sherlock Holmes. Il est terriblement vieux jeu. Il n'avait même pas d'auto ! — A propos, vous ne m'avez rien dit des lettres ? (A suivre...)