Le ministre des Affaires étrangères a affirmé que l'Algérie poursuit les vérifications pour savoir si Tahar Touati a été exécuté par le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO). Dans un entretien accordé au journal espagnol El Pais paru ce samedi, Mourad Medelci, a précisé que les vérifications n'étaient pas «faciles à faire». Le MUJAO, un groupe armé allié à Al-Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) présent dans le nord du Mali, a affirmé, dimanche 2 septembre dans un communiqué, avoir exécuté l'un des diplomates algériens qu'il détient depuis cinq mois. Le lendemain, 3 septembre, le chef de la diplomatie algérienne avait déjà déclaré en marge de l'ouverture de la session d'automne du Conseil de la Nation que «nous ne disposons pas d'informations ‘'supplémentaires'' concernant l'authenticité de l'information rapportée par certains sites électroniques sur le communiqué annonçant l'exécution du fonctionnaire consulaire algérien Tahar Touati, retenu en otage dans le nord du Mali avec d'autres fonctionnaires». Dans le même entretien accordé au journal espagnol, le ministre des Affaires étrangères, a déploré l'initiative des auteurs du film hostile au Prophète (QSSSL) et aux musulmans. Jugeant «condamnable» l'attaque contre le consulat américain à Benghazi en Libye, il a plaidé en faveur d'un cadre juridique mondial pour lutter contre le blasphème. «Il est intolérable qu'au nom de la liberté d'expression, certains veuillent briser les convictions religieuses», a précisé Mourad Medelci. Le ministre des Affaires étrangères a achevé hier vendredi une visite officielle de deux jours à Madrid, au cours de laquelle il a été reçu par le roi Juan Carlos. M. Medelci a également eu des entretiens approfondis avec son homologue espagnol sur l'ensemble des relations bilatérales ainsi que des questions régionales et internationales d'intérêt commun. Au plan international, les deux parties ont procédé à un large échange de vues sur la situation au Maghreb, la question du Sahara occidental, la situation dans le Sahel et au Mali ainsi que les derniers développements au Proche-Orient et sur la scène arabe. Les deux parties ont accordé un intérêt particulier à la situation prévalant au Sahel et au Mali, et M. Medelci a tenu, à cette occasion, à rappeler la position de l'Algérie sur cette question, articulée autour de la nécessité de promouvoir une solution politique fondée sur la restauration de l'ordre constitutionnel au Mali et la réconciliation nationale dans le pays, et d'œuvrer pour la lutte contre le terrorisme dans le nord dans le cadre de la coopération régionale et des mécanismes et instruments pertinents mis au point par les pays du champ. Il a rappelé dans ce contexte que la Conférence d'Alger sur la situation du Sahel à déjà tracé un cadre efficient dans lequel la communauté internationale pourra apporter sa contribution aux pays de la région pour la lutte contre le terrorisme.