Critique - «Le nouveau texte de loi sur les associations n'a rien changé. Il a bien au contraire creusé l'écart de communication existant entre les autorités et le monde associatif.» La nouvelle loi a «certes facilité la création des associations au niveau local», mais «la tâche s'avère beaucoup plus compliquée pour une association à dimension nationale», déplore le président du Réseau de défense des droits de l'enfant (Nada). Abderrahmane Arrar appelle le ministère de l'Intérieur et des Affaires étrangères à communiquer davantage avec le monde associatif. Ces deux départements sont les plus concernés par l'autorisation que toute association devrait obtenir pour une éventuelle coopération avec des ONG internationales. «Nous ne connaissons pas les étapes que nous devons suivre pour obtenir cette autorisation», affirme le président de Nada. Il en est de même pour «la création des ONG internationales sur le sol algérien», a-t-il ajouté. Les autorités devraient aussi expliquer l'étendue de l'article 40 de la nouvelle loi, selon lui. Car, «si on n'a pas le droit de s'ingérer dans les affaires internes de notre pays tel que le stipule cet article, on devrait peut-être regarder du côté des voisins», ironise-t-il avant de donner sa propre interprétation de ce texte. Ce passage a, «à mon avis, une dimension politique», dit-il. Il conteste par ailleurs les critiques émanant des pouvoirs publics sur l'incapacité de ces organisations à mobiliser la société civile. «C'est un jugement très vague. Nous sommes sur le terrain avec des plans d'action bien définis. Et c'est à la société civile de se mobiliser autour des associations», précise le premier responsable de ce réseau. En somme pour M. Arrar, le nouveau texte de loi sur les associations «n'a rien changé». Il a, bien au contraire, «creusé l'écart de communication existant entre les autorités et le monde associatif», affirme-t-il. Pourtant, lors de la présentation du projet de loi organique sur les associations devant l'Assemblée populaire nationale, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales avait assuré que son département avait tenu à donner le maximum de précisions et d'explications sur les dispositions relatives aux associations. Il a d'ailleurs insisté sur son intention de mettre en place «un cadre général permettant au mouvement associatif d'améliorer son rôle et de conférer plus de crédibilité à son activité».