Appel n Les associations plaident pour la création d'une instance ministérielle qui accompagnera le mouvement associatif dans la prise en charge de la promotion de la société civile. Il s'agit du point phare de la plateforme de propositions exprimée, hier, samedi, par les quelques associations présentes à la rencontre de concertation à laquelle a appelé le Réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada). Ce rendez-vous s'est voulu, d'une part, un espace de débat autour de la question des modalités de constitution, d'organisation et de fonctionnement des associations relatives à la loi 90/31. Et d'autre part, une occasion d'analyser et de présenter des propositions qui permettront d'apporter des amendements à ce texte de loi en faveur de l'amplification de l'action associative. Le mouvement associatif est à la recherche d'une reconnaissance en tant qu'acteur incontournable du développement de la société. Les participants étaient unanimes à revendiquer l'introduction de nouveaux concepts internationaux sur cette loi. Ils devraient figurer dans cette plateforme de revendications aussi, la suppression de la notion d'association locale et d'association nationale, la révision du mode d'attribution des subventions, l'assouplissement des modalités de création d'association, ainsi que la révision de la fiscalité et des impôts imposés aux associations. Les associations sont soumises, selon les intervenants, aux mêmes régimes fiscal et d'impôt que n'importe quelle entité économique caritative. Beaucoup ont, par ailleurs, insisté sur l'obligation de concertation permanente et durable avec le mouvement associatif. C'est à ce titre qu'ils défendent l'idée de renforcer le rôle des associations dans la société civile en matière de partenariat avec les institutions. «Le renforcement doit se faire sur la base de prérogatives et de l'utilité publique. Il faut bien déterminer sur ce plan qui a droit à ce statut public», a tenu à préciser Abderrahmane Arrar, président du réseau Nada. Il appelle dans la foulée à éclaircir les règles qui régissent le partenariat avec les ONG internationales. Il faut savoir que pour réaliser des opérations de coopération dans les domaines scientifique, culturel ou social, les associations socioculturelles algériennes sont tenues de demander une autorisation dûment motivée au ministère des Affaires étrangères. Cette «autorisation s'avère être en réalité une interdiction déguisée pour les associations indépendantes», affirme Faroudja Moussaoui, responsable des formations à l'association Amusnaw à Tizi Ouzou. La loi contestée ne «reconnaît pas ce partenariat», renchérit M. Arrar avant de revenir sur l'existence des ONG internationales sur le sol algérien. «Dans les cinq années à venir, nous serons submergés par ces ONG qui veulent toutes travailler dans notre pays, face à la faiblesse des associations locales souvent dépassées par leurs problèmes quotidiens», avertit-il. Nada fait allusion notamment au problème lié au manque de ressources financières, humaines, structurelles, de siège et pis encore de vision. Il y a un tissu associatif considérable sur le terrain, mais rares sont celles qui travaillent selon un projet bien défini et pour des résultats, assure Nada. Si la loi venait à être amendée, elle devrait répondre selon ce réseau à toutes ces difficultés.