Histoire - Le sujet a fait l'objet d'une conférence animée, hier, en marge du 17e Salon international du livre d'Alger qui, pour rappel, se poursuit jusqu'au 29 septembre. Cette conférence qui avait pour thème «Des luttes et des mots, l'Histoire du nationalisme et de la Révolution dans l'édition algérienne», consistait à s'interroger sur le rapport du Mouvement national ayant abouti à l'indépendance de l'Algérie à l'édition, c'est-à-dire peut-on écrire notre Histoire à partir de documents journalistiques ? A ce propos, Zoheir Ihaddaden, spécialiste de la presse algérienne, a déclaré : «La presse peut constituer une référence historique.»Elle est, de ce fait, «une source précieuse pour l'écriture de l'Histoire de l'Algérie». Et de souligner : «Elle constitue une base de données fondamentale pour écrire notre Histoire.» Si le journal représente un document sur lequel un historien peut se baser pour livrer des recherches sur une période et en écrire son histoire, c'est parce qu'il constitue une matière, et celle-ci est composée d'articles, de documents officiels, de témoignages... Une source à laquelle un chercheur en histoire peut se référer. Mohamed Habbad, chercheur en histoire, a, de son côté, estimé la nécessité d'encourager la recherche historique. «Il faut favoriser la recherche sur l'Histoire de l'Algérie et notamment sur celle concernant la Guerre de Libération nationale», a-t-il soutenu. Pour ce faire, il est évident de favoriser l'échange entre les chercheurs en histoire, mais aussi de s'intéresser à toutes les bases de données disponibles, c'est-à-dire tenir compte de la «matière historique» quel que soit son genre, à savoir les témoignages, la biographie et, entre autres, la littérature à travers le roman historique. Même les références historiques d'origine française doivent, a-t-il estimé, être prises en considération et étudiées. En d'autres termes, les ouvrages écrits sur l'histoire de l'Algérie par des Français durant la période coloniale, doivent faire l'objet d'étude, d'analyse et de critique. Le but est d'en dépister, d'en tirer la vérité. Pour sa part, Achour Cheurfi, auteur, a, dans son intervention, relevé que, depuis les années 2000, il y a un regain d'intérêt pour la production éditoriale concernant notamment l'histoire de la Guerre de Libération nationale. «Il y a une littérature énorme et prolifique sur l'histoire de la Guerre de Libération», a-t-il fait savoir, et d'ajouter : «Il y a plus de personnes qui écrivent sur ce pan de notre Histoire. La littérature a un apport dans l'écriture de l'Histoire de l'Algérie et ce, à travers le roman, la poésie, le théâtre...» - Achour Cheurfi a, toutefois, regretté que la production éditoriale algérienne qui est certes relativement importante, reste insuffisante par rapport au corpus éditorial français qui s'avère plus important. «La France, sur laquelle l'Algérie a remporté une victoire en recouvrant son indépendance, écrit plus sur notre Histoire et notamment sur la Révolution, que nous qui avons vaincu le colonialisme», a-t-il déploré. En d'autres termes, c'est par le prisme de l'édition française que notre histoire est racontée, et le plus souvent les livres consacrés notamment à la Guerre de Libération nationale n'illustrent pas toute la vérité. «Il y a une subjectivité, une intention idéologique de la part du regard français sur notre histoire», a-t-il soutenu. Enfin, Mohamed Abbad a regretté que ceux qui étaient témoins des différents épisodes de la Révolution nous aient quittés, ne laissant derrière aucune trace écrite sur ce qu'ils ont vécu, d'où l'urgence d'approcher ceux qui sont encore vivants afin de recueillir leurs témoignages. Et c'est dans ce sens qu'il a fait appel aux historiens – surtout les jeunes – pour qu'ils portent plus d'intérêt aux derniers témoins de la Guerre de Libération nationale. Rappelons que ce 17e Salon international du livre d'Alger est placé sous le signe du cinquantenaire. Et à cette occasion, l'Algérie est l'invitée d'honneur. Cela dit la thématique retenue pour ce Salon est consacrée à tout ce qui se rapporte à la Révolution.