Résumé de la 2e partie Ravi de ce qu?il croit être une bonne affaire conclue avec Mamoun, le roi réunit toute la cour autour de lui pour lui faire partager l?incroyable découverte. Au bout de cinq minutes, lorsqu'il constata qu'on l'avait mystifié, le roi entra dans une colère épouvantable ? Qu'on aille me chercher Mamoun ! Qu'on le jette en prison ! misérable, tu as lésé Ma Majesté ! Tu seras pendu, Mamoun pendu, pendu ! Il faisait une bacchanale de tous les diables. Voilà qu'au moment où il exhalait sa colère, les médecins accourent auprès de lui avec des exclamations de joie et de triomphe : ? Ah ! Sire, la reine a ri, la reine rit, la reine a recouvré la santé ! Venez la voir vous-même, elle se tord de rire sur le trône. Faites au plus vite publier cette heureuse nouvelle par tout dans le royaume. ? Sire, dit à son tour la reine, je me sens complètement rétablie. Voici le pauvre Mamoun que deux gardes amènent enchaîné ; faites-lui grâce, je vous en conjure ; c'est à lui que je dois la santé ; et, pour achever ma guérison, attachez-le à notre service; il sera notre bouffon. Enchanté de voir que le visage de la reine respirait déjà la santé, le roi se mit à sourire discrètement. ? Mamoun, je te fais grâce, dit-il d'un ton paterne, et je te prends pour bouffon. Cependant, comme il serait d'un mauvais exemple qu'ayant lésé Ma Majesté tu n'en sois pas puni, voilà la seule vengeance que je veux tirer de toi et, ce disant, il lui allongea une gifle qui lui fit voir trente-six chandelles. ? Sire le roi, grand merci de votre grâce et de l'honneur que vous me faites, répondit Mamoun d'un ton pénétré de reconnaissance. Voici justement ma femme qui arrive tout en pleurs parce qu'elle croit que je vais être pendu et qu'elle ignore tout de vos bontés pour moi. Permettez que je les lui fasse connaître ; que je lui montre ma joue où sont imprimés vos cinq augustes doigts ; qu'elle voie de quel magnifique soufflet Votre Majesté a daigné m'honorer. Et afin quelle n'en perde jamais le souvenir, permettez que je lui donne, moi aussi, un soufflet. ? Oui, dit le roi, mais un joli petit soufflet, bien doucement car c'est ma s?ur de lait. ? Volontiers, Sire, un très joli petit soufflet, et très doucement, répondit Mamoun. Alors tout doucettement, au coin de la cheminée, entre la pelle et les pincettes, il prend le joli petit soufflet d'or et le donne à sa femme. Le roi en fut tellement ahuri et fit une si drôle de tête que la reine partit d'un éclat de rire encore plus bruyant et prolongé que la première fois : par où les médecins virent bien ? et le déclarèrent ? qu'elle était complètement guérie. Son teint reprit ses belles couleurs ; et le roi, ravi de cette métamorphose, jugea qu'elle valait bien une nouvelle faveur. Non seulement il donna le soufflet d'or à Mamoun en riant de bon c?ur, mais il y ajouta la pelle et les pincettes, et le nomma Premier ministre. Et depuis ce temps-là ce royaume est le plus florissant de tout l'univers.