Résumé de la 1re partie Le roi pose une troisième énigme à la fille du pauvre homme : tuer une pierre. Elle répond qu?elle le fera à condition qu?il lui insuffle une âme. Le roi rit à cette réponse et dit : «Je crois que tu es la plus intelligente de mon royaume.» Et comme en plus d'être intelligente, la fille du pauvre homme était aussi très belle, le roi ajoute : «J'aimerais faire de toi ma reine. D'ici à trois jours, tu devras être dans mon château. J'y mets cependant trois conditions : tu dois chevaucher et ne pas chevaucher, m'apporter un cadeau et ne pas l'apporter. Nous tous, petits et grands, nous sortirons pour t'accueillir, et il te faudra amener les gens à te recevoir et pourtant à ne pas te recevoir.» La jeune fille revint chez elle et demanda à son père de l'aider à attraper quatre lièvres et deux pigeons vivants. Au troisième jour, elle mit les lièvres dans un sac, les donna à porter à son père et dit : «Quand je te dirai de les laisser partir, fais-le !» De son côté, elle prit les deux pigeons, s'assit à califourchon sur une chèvre et s'en alla vers le château du roi. Entendant qu'elle approchait, le roi et toute sa maison sortirent de la ville à sa rencontre. Lorsque la jeune fille ne fut plus très loin et qu'elle aperçut les ministres, les hauts dignitaires et les courtisans, le peuple rassemblé, elle dit à son père de laisser s'en aller les lièvres. Aussitôt, tous se mirent à les poursuivre afin de les rapporter. La jeune fille, assise à califourchon sur la chèvre, tantôt marchait sur ses pieds, la chèvre entre les jambes, tantôt levait les pieds et chevauchait sur le dos de la chèvre. Elle s'avança vers le roi en tirant les deux pigeons de sa poche et les lui tendit. Au moment où il voulut s'en saisir, la fille ouvrit la main et les pigeons s'envolèrent. «Me voici, noble sire. Les gens m'ont reçue et pas reçue. Je t'ai apporté un cadeau et pas apporté. J'ai chevauché et pas chevauché.» Le roi la souleva de la selle et dit : «Tu seras ma reine, car une femme intelligente m'est plus précieuse qu'une femme riche et de haute naissance. Je dois encore te faire promettre une chose : je voudrais qu'à aucun moment tu ne te mêles des affaires d'Etat, car je tiens à gouverner seul.» La jeune fille lui promit et ils vécurent un grand bonheur. Il arriva qu'un jour, alors que de pauvres paysans gardaient des chevaux dans la prairie, le roi vint à passer. Les paysans s'étaient endormis et un cheval s'élança sur le roi et tua son cheval, une belle jument grise. Il entra dans une immense colère et ordonna qu'on jette les paysans en prison, en attendant de leur faire couper la tête. Un grand désespoir saisit les femmes des paysans qui ne voyaient d'autre solution que de s'adresser à la femme du roi, qu'on disait bonne et sage. Elles arrivèrent près de la reine, tombèrent à genoux et la prièrent, au nom de Dieu et de leurs enfants, de les aider. «Que puis-je faire pour vous être utile ? Le roi m'a défendu de me mêler des affaires de l'Etat. Je ne peux que vous donner un conseil.» (à suivre...)