Choix - Une fois à New York, Godih prendra la poudre d'escampette pour s'installer carrément dans cette immense métropole. Il est né à la Ville nouvelle dans le quartier «indigène» que les pieds-noirs appelaient «village nègre» à Oran. Après des études en dents de scie, le jeune Godih n'avait qu'une seule ambition, ressembler au champion du monde de boxe de l'époque Marcel Cerdan. Il s'inscrira dans un club dans les années 40 et affirmera son talent sur le ring de Relizane où il remportera une première victoire, puis sur d'autres rings de l'Oranie. Il disputera même quelques matchs dans la capitale qui, à l'époque, n'avait d'yeux que pour Alphonse Halimi. C'est vers 1950 qu'il fera son entrée dans les cordes de l'Hexagone. Et puis il aura la chance, celle qu'on n'a qu'une seule fois dans la vie, de faire partie de la délégation de boxeurs qui disputeront quelques rounds amicaux avec leurs collègues américains. Une fois à New York, Godih prendra la poudre d'escampette pour s'installer carrément dans cette immense métropole. Il sera «taxieur» et finira, au bout d'une année, par connaître parfaitement la ville. Cette position privilégiée va lui permettre, plus tard, d'aider et de conduire les cadres du FLN qui viendront plaider la cause de l'Algérie aux Nations unies. Aït Ahmed entre autres. Selon quelques rares sources, Godih sera même recruté au lendemain de l'indépendance en qualité de chauffeur permanent de la représentation officielle de l'Algérie à l'ONU. Godih créera même l'événement en débarquant dans les années 70 avec sa grosse «Lincoln» immatriculée New York dans le quartier de la Ville nouvelle. Il finira ses jours dans la banlieue huppée qu'est Maraval où il achètera une coquette maison. Un jour, peut-être, une rue portera son nom.