On a pensé à un cataclysme naturel, cyclone ou éruption volcanique sous-marine : les passagers, affolés, auraient quitté le bateau. Mais aucun cyclone et aucune éruption volcanique – qui auraient détruit la goélette – n'ont été signalés... ! Il y a l'attaque de pirates, soutenue par plusieurs journaux. Le «Mary Cellars» aurait été pris par un bateau pirate : la femme et la fille du capitaine auraient été tuées et les hommes enlevés pour remplacer l'équipage du bateau, décimé par une maladie contagieuse. Mais une fois encore on ne relève aucune trace de bataille sur le navire. L'hypothèse de l'incident technique est plausible. Selon un journal, la goélette aurait heurté une épave ou alors un banc de sable, ce qui aurait fait prendre l'eau au bateau : affolé, l'équipage a pris la mer, à bord d'un canot de sauvetage mais aurait fait naufrage. La thèse de l'affolement, provoqué par la tempête ou quelque phénomène naturel intrigant, revient souvent. Winchester, le propriétaire du «Mary Cellars», y est allé dans ce sens. Et il faut dire que son explication ne manque pas de vraisemblance. Selon lui, c'est la cargaison d'alcool, transportée par la goélette, qui est responsable du drame. Cet alcool avait été embarquée à New York en novembre, un mois qui est relativement froid. Les fûts sont cerclés de fer et on a pris soin de bien les arrimer dans la cale. Or, en passant dans la région des Açores, on change de courant, passant du froid au chaud. L'écart de température provoque une transformation de l'alcool liquide en gaz, et celui-ci parvient à s'échapper des fûts. Le gaz se serait volatilisé si la cale n'était pas hermétiquement close.