Résumé de la 23e partie n Les autorités britanniques finissent par indemniser les sauveteurs de la «Mary Cellars». L'affaire, quoique non résolue, est classée. Mais que sont devenus les passagers du «Mary Cellars ?» L'hypothèse du procureur Flood : une connivence entre le propriétaire du «Mary Cellars» et le capitaine du «Dei Gratias», le «sauveteur» de la goélette, pour toucher les primes, est remise à jour. Mais comment expliquer la disparition de l'équipage ? Le capitaine Briggs, sa famille et les membres de l'équipage, s'ils étaient complices, auraient réapparu, mais on n'a retrouvé aucune trace d'eux. Se seraient-ils cachés quelque part, se forgeant une nouvelle identité ? Les primes d'assurances étaient bien insuffisantes pour satisfaire autant de monde ! L'hypothèse de la mutinerie est également évoquée : l'équipage aurait tué le capitaine Briggs et sa famille, puis pris la fuite pour échapper au châtiment. Mais quel aurait été le mobile du crime ? La cargaison a une certaine valeur mais elle est restée dans la cale, quant à l'argent ou à l'or, la goélette n'en transportait pas ! Et puis, on n'a retrouvé sur le bateau aucune trace de bataille. Parmi les autres hypothèses évoquées, il y a celle de la maladie contagieuse qui aurait exterminé les passagers. Dans ce cas où seraient passés les corps ? On a pensé à un cataclysme naturel, cyclone ou éruption volcanique sous-marine : les passagers, affolés, auraient quitté le bateau. Mais aucun cyclone n'a été signalé et une éruption volcanique aurait été ressentie... ou aurait détruit la goélette ! Il y a l'attaque de pirates, soutenue par plusieurs journaux. Le «Mary Cellars» aurait été pris par un bateau pirate : la femme et la fille du capitaine auraient été tuées et les hommes enlevés pour remplacer l'équipage du bateau, décimé par une maladie contagieuse. Mais une fois encore on ne relève aucune trace de bataille sur le navire. L'hypothèse de l'incident technique est plausible. Selon un journal, la goélette aurait heurté une épave ou alors un banc de sable, ce qui aurait fait prendre l'eau au bateau : affolé, l'équipage a pris la mer, à bord d'un canot de sauvetage mais aurait fait naufrage. La thèse de l'affolement, provoqué par la tempête ou quelque phénomène naturel intriguant, revient souvent. Winchester, le propriétaire du «Mary Cellars», y est allé dans ce sens. Et il faut dire que son explication ne manque pas de vraisemblance. Selon lui, c'est la cargaison d'alcool, transportée par la goélette, qui est responsable du drame. Cet alcool avait été embarqué à New york en novembre, un mois relativement froid. Les fûts sont cerclés de fer et on a pris soin de bien les arrimer dans la cale. Or, en passant dans la région des Açores, on change de courant, passant du froid au chaud. L'écart de température provoque une transformation de l'alcool liquide en gaz, et celui-ci parvient à s'échapper des fûts. Le gaz se serait volatilisé si la cale n'était pas hermétiquement close. Le gaz se concentre donc dangereusement et quand la tempête survient, le bateau est fortement secoué. Les fûts sont précipités les uns contre les autres et les cercles de métal se frottent, provoquant des étincelles, puis des détonations. Les passagers croient alors que le bateau va exploser et le quittent précipitamment. Ils disparaissent en mer. Hypothèse séduisante mais on imagine mal qu'un capitaine quitte son bateau au bruit de détonations... comme il n'est pas homme à s'affoler pour un peu d'eau dans la cale (à suivre...)