Résumé de la 169e partie n Comme on n'arrive pas à expliquer la disparition des passagers du «Mary Cellars», on finit par classer le dossier. Pour expliquer la disparition de l'équipage de la goélette, on a pensé aussi à un cataclysme naturel, cyclone ou éruption volcanique sous-marine : les passagers, affolés, auraient quitté le bateau. Mais aucun de ces phénomènes naturels n'a été signalé ! Il y a l'attaque de pirates, soutenue par plusieurs journaux. Le «Mary Cellars» aurait été pris par un bateau pirate : la femme et la fille du capitaine auraient été tuées et les hommes enlevés pour remplacer l'équipage du bateau, décimé par une maladie contagieuse. Mais une fois encore, on ne relève aucune trace de bataille sur le navire. L'hypothèse de l'incident technique est plausible. Selon un journal, la goélette aurait heurté une épave ou alors un banc de sable, ce qui aurait fait prendre l'eau au bateau : affolé, l'équipage a pris la mer, à bord d'un canot de sauvetage qui aurait fait naufrage. La thèse de l'affolement, provoqué par la tempête ou quelque phénomène naturel intrigant, revient souvent. Winchester, le propriétaire du «Mary Cellars», y est allé dans ce sens. Et il faut dire que son explication ne manque pas de vraisemblance. Selon lui, c'est la cargaison d'alcool, transportée par la goélette, qui est responsable du drame. Cet alcool avait été embarqué à New york en novembre, un mois qui est relativement froid. Les fûts sont cerclés de fer et on a pris soin de bien les arrimer dans la cale. Or, en passant dans la région des Açores, on change de courant, passant du froid au chaud. L'écart de température provo1que une transformation de l'alcool liquide en gaz, et celui-ci parvient à s'échapper des fûts. Le gaz se serait volatilisé si la cale n'était pas hermétiquement close. Le gaz se concentre donc dangereusement et quand la tempête survient, le bateau est fortement secoué. Les fûts sont précipités les uns contre les autres et les cercles de métal se frottent, provoquant des étincelles, puis des détonations. Les passagers croient alors que le bateau va exploser et le quittent précipitamment. Ils disparaissent en mer. Hypothèse séduisante, mais on imagine mal qu'un capitaine quitte son bateau au bruit de détonations... comme il n'est pas homme à s'affoler pour un peu d'eau dans la cale... On a mis en cause l'alimentation du «Mary Cellars». Selon une hypothèse, l'humidité développe dans les céréales des parasites qui provoquent des hallucinations, pareilles à celles que provoquerait une drogue comme le LSD. L'équipage a consommé de la farine contaminée et s'est trouvé soumis à des visions effrayantes. Ne comprenant pas l'origine de ces visions et se croyant possédés par des esprits malins les marins, le capitaine, sa femme et sa fille, seraient devenus fous et se seraient jetés à la mer. Enfin, il y a la thèse de la hantise : la goélette serait hantée par des esprits qui, en pleine mer, se seraient manifestés, faisant disparaître l'équipage… D'ailleurs, le «Mary Cellars», comme nous l'avons indiqué précédemment, a la réputation d'un bateau maudit, entraînant la perte de ses passagers… (à suivre...)