Constat - Aucune localité de la wilaya n'est épargnée par ce phénomène. Les habitations illicites sont mises à l'index dans la wilaya de Tizi Ouzou, où ce phénomène a pris des proportions alarmantes ces dernières années. C'est au niveau de la localité d'Iflissen, à 50 km au nord de la wilaya, que les habitants des villages du arch d'Ath Zrara sont montés au créneau pour dénoncer ce qui s'apparente à une réelle catastrophe environnementale et qu'ils qualifient sans ambage de «drame urbanistique». Une réunion est d'ailleurs prévue demain vendredi à la mosquée de Sidi Khaled, où les comités des 38 villages de la commune d'Iflissen, débattront de la question des constructions illicites qui défigurent les plages de Sidi Khaled. Selon une source locale, il est même question de démolition à l'ordre du jour. D'autres actions de protestation seront certainement arrêtées, selon les villageois qui dénoncent l'absence de l'Etat, le bradage de l'espace maritime et ce, tout en insistant sur le fait que le citoyen doit se prendre en charge lui-même. Cette action vise à réclamer l'intervention de l'Etat, pour arrêter cette catastrophe. Il est à noter, que la plage de Sidi Khaled, jadis un havre de paix, a été complètement défigurée par des habitations érigées sur le sable à telle enseigne que même le passage des riverains devient quasiment impossible en cas de trouble de la mer à cause des vagues qui atteignent les murs des habitations. «La plage de Sidi Khaled a complètement disparu de la carte géographique. Des villas sont construites même dans l'eau !», selon un habitant avec qui nous avons pris attache. Les protestataires comptent user de tous les moyens légaux et pacifiques pour mettre un terme à ce «massacre». Il est important de signaler que les propriétaires des villas illicites de la côte de la commune d'Iflissen ne sont pas de la région, selon un villageois. Par ailleurs, notons que ces constructions anarchiques et illicites ne sont pas propres à la côte de Sidi Khaled, pratiquement aucune localité de la wilaya de Tizi Ouzou n'est épargnée par ce phénomène. Selon les statistiques avancées, lors d'un séminaire consacré à ce sujet au cours du mois de novembre de l'année dernière par la wilaya, pas moins de 20 000 constructions illicites sont recensées à travers le territoire de la wilaya.Sur les 2 242 dossiers déposés par les citoyens, dans l'espoir de régulariser leurs constructions, sur le bureau de la DUC, 1 395 dossiers seulement ont été traités pour le moment, alors que 401 dossiers sont en instance, cela en sachant que l'opération de mise en conformité des constructions prendra fin dans 20 mois. Notons que la rencontre n'a pas été suivie d'actes concrets, en dehors du constat alarmant qui a été fait. Plusieurs irrégularités ont été relevées lors de cette rencontre, dont le problème de défaut d'alignement des immeubles, les constructions dans des zones agricoles et touristiques, les problèmes de gabarit, c'est-à-dire les constructions comportant plusieurs étages sans autorisation, l'ouverture de fenêtres sur les voisins, des structures étatiques sont également signalées. Il est à noter que plus de 80 % des constructions dans la wilaya de Tizi Ouzou, dont la majeure partie dans des zones rurales, selon le P/APW, Mahfoud Bellabès, sont érigées sans permis de construire et sont concernées par l'opération de mise en conformité.