Diagnostic - Les femmes atteintes de cancer du sein «perdent plus de 8 mois entre le dépistage de la maladie et la chirurgie». Les longs intervalles qui séparent les séances de soins «exposent les patientes au risque de propagation de la maladie dans le corps». C'est le constat fait par le chef du service sénologie au Centre anticancéreux Pierre-et-Marie-Curie (CPMC), le Pr Ahmed Bendib à l'occasion de la célébration du mois des Nations unies pour la lutte contre le cancer du sein. Il a ajouté que 10 000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année. Le spécialiste a insisté sur le dépistage précoce de ce type de cancer, soulignant la nécessité de garantir les moyens matériels et humains qui doivent, selon lui, être accompagnés d'une volonté politique. La politique de dépistage précoce doit répondre à une vision globale qui associe tous les acteurs sur le terrain, a indiqué pour sa part, le directeur de la prévention auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Smaïl Mesbah. Il a, en outre, appelé à la création d'un fonds de lutte contre le cancer à l'initiative de l'Etat, pour la prise en charge de cette maladie et en prévision de la mise en place d'un plan national de lutte contre cette grave pathologie, ainsi que le renforcement des centres de traitement à travers tout le territoire national. Par ailleurs, le spécialiste a plaidé pour la nécessité de coordonner les efforts entre les secteurs public et privé pour assurer une bonne prise en charge des malades et le respect du protocole de traitement. Le Dr Zineb Lounissi, spécialiste en radiologie à Bordeaux (France) et qui coopère avec la clinique privée El-Azhar, a passé en revue l'expérience de cette dernière en matière de prise en charge des personnes atteintes de cancer du sein en Algérie. Elle a souligné qu'entre 60 et 70 % des personnes qui se sont rendues à la clinique pour dépistage ou traitement du cancer du sein souffraient de surpoids, qui constitue l'un des facteurs déclencheurs de la maladie. Elle a, par ailleurs, plaidé pour la mise en place d'un protocole de traitement unifié entre les secteurs public et privé et un échange d'informations, notamment en ce qui concerne l'âge, les causes, les facteurs environnementaux et héréditaires, insistant sur l'impératif de créer un réseau de traitement régional.