Insouciance - L'absence de transport d'écoliers risque de coûter la vie à certains d'entre eux qui se faufilent entre les voitures pour rejoindre le gargotier du coin. Nous quittons Ouled Slama pour le centre ville de la commune de Larbaâ. Des enfants se faufilent entre les voitures au niveau du carrefour menant vers la commune de Souhane. Les risques d'accidents sont omniprésents. Plusieurs semaines après la rentrée scolaire, des dizaines d'élèves souffrent encore du manque criant de transport scolaire. En effet, qu'il pleuve qu'il neige ou qu'il vente, les bambins des villages avoisinant le chef-lieu de la commune, sont obligés de parcourir à pied plusieurs kilomètres pour rejoindre leurs établissements scolaires respectifs situés au chef-lieu. Certains écoliers font jusqu'à 5 km. Selon des parents d'élèves, le cas de ces enfants a été soumis aux responsables concernés auxquels il a été demandé de prendre en charge une telle doléance en urgence. Les mêmes parents signalent que pas moins de 200 élèves suivent leur scolarité dans des conditions lamentables auxquelles s'ajoute l'absence des moyens de transport. «Nos enfants arrivent souvent en retard, et, généralement, ce sont des automobilistes qui les acheminent à la sortie des classes», dira un parent concerné, précisant que l'affectation d'un bus scolaire au profit des collégiens d'Ouled Slama est impérative. Préoccupés, plusieurs parents d'élèves contestent aussi le fait que plusieurs collégiens sont privés de repas servis à la cantine scolaire au niveau de certaines écoles primaires. Cela, en dépit du fait que les élèves inscrits dans certains collèges, sont issus de régions éloignées. «Nous n'admettons pas que des enseignants aient accès à la cantine et pas nos enfants. Nous avons dû soulever ce problème auprès des directeurs des établissements solaires primaires et même auprès de la direction de l'éducation. L'on évoque des contraintes d'ordre technique dont notamment l'exiguïté des lieux», regrette, agacé, un parent d'élève. La plupart de ces enfants sont issus de familles démunies, d'où l'impossibilité pour les parents d'engager des dépenses quotidiennes pour l'alimentation, se contentant de préparer des casse-croûte froids et sans qualité nutritive à leur progéniture. De plus, le chemin séparant l'école de leur résidence est parsemé de dangers. Les petits écoliers encourent le risque d'être heurtés par des véhicules ou agressés en traversant les bois. Les parents dénoncent le fait que la décision d'annuler le bus de midi ne soit pas compensée par une restauration dans des cantines scolaires à tous les écoliers pour permettre aux élèves de prendre des repas chauds et équilibrés. Cette situation est également vécue par des élèves d'autres villages ruraux. C'est à se demander où sont passés les services du ministère de la Solidarité. «Si à Larbaâ de telles situations existent, que dire alors des régions rurales de l'intérieur du pays.»