La justice suisse a remis une commission rogatoire aux autorités saoudiennes pour entendre le prince Naêf ben Fawaz al Chaalan, accusé notamment par les Etats-Unis d'avoir transporté en 1999 par avion privé, deux tonnes de cocaïne colombienne destinée au marché européen. Cette commission sollicite l'autorisation d'auditionner le prince al-Chaalan, a indiqué, hier, lundi, à l'Agence suisse ATS, le juge Paul Perraudin, confirmant une information du journal Le Temps. L'agence antidrogue américaine (DEA) a lancé un mandat d'arrêt international contre le prince, qui a pu échapper jusqu'ici à toute interpellation en se réfugiant dans son pays. Ce n'est pas le cas de son amie, agente immobilière à Miami, en Floride, dont le procès devrait débuter en juillet. Selon l'avocat du prince, Bernard Haissly, cité par Le Temps, Naêf al-Chaalan, qui conteste les accusations portées contre lui, est prêt à répondre aux questions de Paul Perraudin dès que le procès de son amie sera terminé. La justice suisse, qui enquête depuis 2001 sur cette affaire, aurait fait perquisitionner en décembre 2002 la banque Kanz, fondée à Genève en 1998 par le prince al Chaalan, avant que celle-ci décide de cesser ses activités. Deux hommes, l'Algérien Mustapha Jaoudi, proche du prince, et un Espagnol, Jose Maria Clemente, avaient aussi été interpellés en 2002 dans le cadre du dossier, sur demande du ministère public suisse, respectivement en France et en Espagne. Soupçonné par la Suisse d'avoir blanchi plusieurs millions de francs en Suisse, depuis la Suisse, pour le compte d'une organisation criminelle.