Le procès en appel du prince saoudien Nayef bin Fawaz al-Chaalan, condamné en mai 2007 en France pour trafic de cocaïne, a débuté, hier, lundi, devant la cour d'appel de Paris. Depuis près de dix ans désormais, l'affaire envenime les relations entre la France et l'Arabie saoudite. Le prince Nayef n'est pas en ligne directe pour la succession au trône, mais il est lié à la dynastie saoudienne par mariage : il est le gendre du vice-ministre de la Défense, tandis que son frère a épousé l'une des filles du roi Abdallah. Concrètement, il est soupçonné d'avoir usé de son statut diplomatique pour importer, au nez et à la barbe des douaniers français, deux tonnes de cocaïne pour le compte des cartels colombiens. L'affaire a éclaté le 6 juin 1999, avec la découverte de 804 kg de cocaïne dans un pavillon de Noisy-le-Sec, en région parisienne, et l'arrestation d'un Colombien chargé de reconditionner la drogue. Celui-ci avait rapidement coopéré avec les enquêteurs français et affirmé savoir que la drogue avait été acheminée par avion grâce à l'entremise d'un membre de la famille royale saoudienne. En 2000, alors que les enquêteurs français ne parvenaient pas à identifier l'avion et la personnalité saoudienne, une rencontre avec des membres de la DEA, l'agence antidrogue américaine, les avait mis sur la piste du prince Nayef. Des repentis colombiens l'accusaient d'avoir importé en France deux tonnes de cocaïne, qui seraient arrivées dans ses bagages «à bord d'un Boeing 727 privé dans la nuit du 15 au 16 mai 1999 à l'aéroport du Bourget».