Vérité - Rien ne se cache plus à la communauté internationale sur les violations des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental. Le département d'Etat américain a adressé au Congrès un rapport critique sur la violation des droits de l'Homme par le Maroc au Sahara occidental, affirmant que la situation soulève «de sérieuses inquiétudes». Ce rapport a été élaboré par le département de Hillary Clinton en application d'une loi adoptée en décembre 2011 par le Congrès américain qui exige du département d'Etat de s'assurer du respect des droits de l'Homme au Sahara occidental avant l'octroi de toute aide financière militaire au Maroc. A travers cette loi, le Congrès a également conditionné l'aide financière militaire américaine fournie au Maroc par «le droit d'accès au Sahara occidental, sans aucune entrave, des organisations des droits de l'Homme, des journalistes et des représentants des gouvernements étrangers». Dans son rapport établi afin de se mettre en conformité avec ces nouvelles dispositions législatives du Congrès américain, le département d'Etat a noté, tout d'abord, que «le Sahara occidental est un territoire non autonome sur lequel le Maroc revendique la souveraineté, une position qui n'est pas acceptée par la communauté internationale». Le département d'Etat a tenu à préciser que «les Etats-Unis ont récemment renouvelé leur soutien à la Minurso à travers l'adoption de la résolution 2044 du Conseil de sécurité» de l'ONU en avril dernier. Néanmoins, souligne le département de Hillary Clinton, «le référendum n'a jamais eu lieu. Le Sahara occidental demeure, de facto, sous l'autorité administrative marocaine, et ce, bien que le Maroc ne soit pas reconnu par l'ONU comme puissance administrante du Sahara occidental». Ces précisions rappelées, le département d'Etat a informé le Congrès que «la situation générale des droits de l'homme dans les territoires sahraouis soulève un certain nombre de sérieuses inquiétudes, dont les limitations à la liberté d'expression et de réunion, le recours à la détention arbitraire et les abus physiques et verbaux contre les détenus lors des arrestations et emprisonnements». Concernant les droits des individus à exprimer leur opinion sur le Sahara occidental, le rapport américain note que le Maroc considère que les revendications prônant l'indépendance du Sahara occidental constituent «une atteinte grave à la sécurité». «A ce titre, il existe des restrictions continues, en particulier pour les droits de réunion pacifique et les publications qui appellent à l'indépendance ou à un référendum qui inclurait l'indépendance comme option», constate le département d'Etat. Dans son rapport adressé aux élus américains, le département d'Etat a également évoqué la visite effectuée au Sahara occidental, en août dernier, par une délégation de la Fondation américaine Robert-F.-Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme (RFK Center) qui avait dressé, rappelle-t-on, un rapport accablant sur le Maroc pour sa violation des droits de l'Homme des Sahraouis. La délégation de RFK Center, note le département d'Etat, a fait état dans son rapport «des graves violations des droits de l'Homme commises au Sahara occidental ».