Il était une fois un corbeau tout triste qui s'appelait Kibou Il en avait marre kibou ... Toujours la risée de ses camarades de son espèce : les oiseaux... Tous se pavanaient devant son nez, pardon son bec... Entre le paon léon qui frimait avec sa voix d'opérette, Jacotte la poule avec ses plumes fournies au derrière, Sophie l'oie fière, et Tico le moineau, Kibou ne se sentait pas à sa place !!!! tous le snobaient atrocement. Du coup Kibou commença à sentir la dépression du corbeau qui arrivait sur son bout de bec... Il n'était même plus affamé du moindre asticot qui d'habitude tremblait sous la patte du volatile, et bien sûr l'asticot nino en profita pour le narguer... «Bah alors Kibou, tu me boudes ? chui plus ton mets préféré ? tu t'es reconverti sur les pousses de pissenlit» ??? Nino rigolait à se tordre ses anneaux d'asticot. Kibou soupira et versa une larme, non de crocodile, mais de corbeau ... «J'en ai marre Nino, tout le monde me boude, personne ne m'aime, mon plumage est moche, mon bec est moche, mes pattes sont moches !!!»... Nino à l'aide de son bout de corps qu'il faisait remuer resta pensif. Il reprit la discussion : «Tu es po si moche que ça, Kibou, pis tu as l'avantage d'être un grand malin pour nous attraper nous les vers, tu n'as pas ton pareil pour bondir, fouiner avec ton bec et nous dénicher de nos planques secrètes !!!» ... «Oui O. K., mais vous m'aimez pas non plus puisque vous avez tous peur de moi !!!» pleurnicha de plus belle le plus noir des volatiles ... Le ver se gratta la tête et continua ... «Nous, les vers, personnellement, on préfère se faire manger par toi que par tes ridicules comparses d'oiseaux, tu la trouve plus intelligente toi, la poule Jacotte, parlons-en, quand elle nous attrape, elle nous prend pour des pierres et avec son bec, elle pique pique pique encore et encore sur nos têtes, et parlons de Léon le Paon, lui il nous rend sourds avec sa voix stridente, et bien souvent mes amis meurent les tympans abîmés avant qu'il ait eu le temps de nous gober... quant à l'oie Sophie, elle est si fière que avant qu'elle nous mange, elle joue méchamment avec nous et nous écrase avec ses affreuses pattes palmées ... Kibou le corbeau essuya ses larmes avec un pétale de violette que lui donna Nino. «Que puis-je faire pour qu'on me respecte enfin ?», demanda Kibou. «Il faut déjà leur prouver que tu es très utile, que tu n'es pas fait uniquement pour être emprisonné dans les pièges des champs de blé !!!!!» (A suivre...)