Débat - Une journée d'étude sur la musique targuie, authenticité et modernité, a été organisée, hier, en marge de la 5e édition du festival local de musique et de chants tuareg, à la Maison de la culture Othmani-Bali d'Illizi. Les conférenciers et les spécialistes de la recherche culturelle sur le patrimoine culturel targui, recommandent une bibliothèque numérique pour la préservation de cette richesse culturelle immatérielle. Ils veulent que tous les styles artistiques soient sauvegardés et bien exploités par les chercheurs et spécialistes. Le festival devrait également être une chance pour les jeunes talents pour leur implication dans une formation académique à travers des ateliers et ce, outre l'ouverture d'écoles et instituts de formation dans le domaine artistique targui au profit des jeunes intéressés par ce style et même les enfants, avec la préservation de la tenue vestimentaire typiquement traditionnelle qui constitue l'identité de la culture tamahaq et aussi l'instrument musical qui a tendance à être remplacé par le moderne à l'image de l'imzad et du tindi. Pour en revenir au festival, le premier jour des compétitions entre les jeunes talents, lancées hier, a créé une ambiance très chaleureuse faite d'applaudissements et de youyous à la salle des fêtes de la Maison de la culture de la ville, où les premiers jeunes concurrents ont montré tout leur savoir-faire pour séduire leur public et surtout le jury formé de 5 professeurs spécialisés. Ce qui a été noté, durant cette étape importante pour ces jeunes, c'est que les textes chantés sur scène, sont en majorité écrits par les jeunes eux-mêmes, en groupes. Ce qui dénote l'esprit de création et d'improvisation, sans pour autant nuire à leur culture locale au sein de leur famille en premier lieu et le chant en groupe imposé par ce mode de musique où les voix des femmes et des hommes constituent un autre appui à leurs instruments de musique dont la guitare électrique. En outre, la plupart disent qu'ils ont au moins deux membres de leur famille déjà artistes connus à l'échelle locale. Ainsi donc, les premières troupes à monter sur scène ont donné le meilleur de leurs «notes musicales», afin de décrocher de belles notes lors de ce rude examen culturel. C'est sous le patronage de la ministre de la Culture et du wali d'Illizi que la 5e édition du festival local de la musique et du chant touareg a été lancée, hier, lundi, pour s'étaler jusqu'au 20 du mois en cours, depuis la Placette et la Maison de la culture Othmani-Bali d'Illizi. Cette ouverture garnie de richesses du patrimoine immatériel targui, a été inaugurée par une grande soirée artistique locale avec la participation d'une pléiade d'artistes de renom dans le Grand Sud dont Tafkik Amoud, Mohamed Abdelaali, Messaoud et Salah Ariallah, Yacine Nadjmi, Kouna Bachir, Bekache Aouani et Abderrahmane Hanni. Le commissaire du festival et directeur de la culture de la wilaya, Mokhtar Guermida, a souligné que cette festivité entre dans le cadre de la préservation du patrimoine culturel targui local, institutionnalisée par le ministère de tutelle avec les 161 festivals à l'échelle nationale dont 4 pour sa wilaya. Le 1er jour du festival a consacré, pour rappel, des distinctions à 3 sommités de la chanson targuie dont le maître le regretté Othmani Bali, Abderrahmane Lasmar, la chanteuse d'Adrar, Fatimatta El Azaoui, et Abderrahmane Zoukani de Tamanrasset.