Décision - Le président de la Commission nationale de surveillance des élections locales a annoncé, hier, le gel de l'opération d'installation des commissions communales et de wilayas de surveillance des élections à travers le territoire national. Mohamed Seddiki a expliqué que ce gel «intervient pour protester contre l'attitude des pouvoirs publics qui n'ont pas permis la mise en place de la CNSEL à temps, d'où toutes les contraintes qui en découlent». Le président de la commission a également estimé lors d'une conférence de presse, hier, que les pouvoirs publics réservent un «traitement différent à la CNSEL par rapport à celui dont bénéficie la Commission de supervision des élections locales». Il a ajouté que la CNSEL a été mise en place «tardivement», soit 47 jours après la convocation du corps électoral, estimant que sa commission n'a pas été associée, notamment aux opérations de révision des listes électorales et de dépôt des dossiers de candidature. «La mise en place de la CNSEL est intervenue après la fin de ces opérations, et à ce titre nous n'assumons pas la responsabilité de tout ce qui pouvait se produire durant ce processus», a averti M. Seddiki. Ce dernier a aussi émis des «réserves» sur le vote des corps constitués, dont les éléments «devraient voter par procuration dans leur commune d'origine», a-t-il estimé, expliquant à ce propos qu'il s'agit d'élections locales et non pas nationales. «Il s'agit de voter pour un maire, ce qui oblige les électeurs à donner leur voix à un candidat qu'ils connaissent». A une question sur un éventuel retrait de la CNSEL des élections, le même intervenant a indiqué que cette question a été évoquée par les membres de la commission, faisant observer que «le retrait n'est pas une solution». Il a ainsi invité les membres de la CNSEL à poursuivre leur militantisme et leur combat pour l'édification des institutions de l'Etat dans le calme et la sérénité. Par ailleurs, M. Seddiki a exprimé les remerciements des membres de la CNSEL au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui les a reçus hier après-midi. Il a indiqué que la CNSEL n'a obtenu jusque-là que le numéro d'identifiant des partis, soulignant qu'une plate-forme de revendications politiques a été présentée au ministère de l'Intérieur. M. Seddiki, qui a insisté sur l'organisation «d'élections transparentes et honnêtes», a, en outre, appelé à «rationaliser les dépenses». Dans ce sens, la CNSEL a demandé audience au ministre des Finances. Interrogé sur les dispositions de la loi électorale concernant le taux de 30% de représentation de la femme dans les Assemblées élues, l'orateur a indiqué que des partis politiques ont du mal à satisfaire cette exigence, notamment dans les régions rurales. Pour rappel, les élections des Assemblées populaires communales (APC) et de wilayas (APW) sont prévues le 29 novembre 2012, alors que la campagne électorale débutera le 4 du même mois.