Décision n Les dirigeants africains réunis à Abuja se sont prononcés en faveur de l'envoi au Mali d'une force de 3 300 soldats pour une durée d'un an. «Ces soldats proviendraient prioritairement des pays membres de la Cédéao mais pourraient également être fournis par d'autres Etats non-membres», a déclaré, hier, dimanche, le président ivoirien à l'issue du sommet ayant réuni des dirigeants des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). «Nous avons des pays qui offrent des bataillons, d'autres des compagnies. Il y a, bien sûr, le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, nous avons également des pays comme le Ghana, le Togo», a indiqué Alassane Ouattara citant des pays membres de la Cédéao. Ouattara a également mentionné d'autres pays non-membres : «le Tchad, également, pourrait participer» et «nous avons eu des contacts avec d'autres pays : la Mauritanie, l'Afrique du Sud», a-t-il dit. Le Mali s'était résolu, le 24 septembre dernier, devant l'ONU, à demander une intervention militaire de la Cédéao pour l'aider à reconquérir le Nord, passé sous le contrôle des islamistes d'Al-Qaîda au Maghreb islamique et d'autres groupes armés. A l'ouverture du sommet, le Président nigérian Goodluck Jonathan avait résolument plaidé pour l'option militaire, afin d'«éviter des conséquences dommageables, non seulement pour le Mali mais pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique tout entière», a-t-il affirmé. Le communiqué final a bien souligné que «le dialogue» restait «l'option préférée pour la résolution de la crise politique au Mali». «Toutefois, en ce qui concerne la situation sécuritaire, l'usage de la force s'avère indispensable contre les réseaux terroristes et de criminalité transnationale qui menacent la paix et la sécurité internationales», ont ajouté les dirigeants ouest-africains. Pour eux, le dialogue ne doit concerner que «les groupes armés non impliqués dans les activités terroristes et criminelles», qui reconnaissent l'intégrité du Mali et le caractère laïque de l'Etat. A priori, sont donc exclus tous les groupes armés islamistes qui imposent actuellement la charia aux populations du Nord. De leur côté, les Européens soutiennent les initiatives régionales africaines, mais ont, jusqu'à présent, affirmé qu'ils n'enverraient pas de troupes destinées à combattre sur le sol malien, que l'option militaire ne devait être envisagée qu'en «dernier ressort», mais qu'ils étaient prêts à un soutien logistique et d'encadrement. Le Président français François Hollande a réaffirmé, hier, dimanche, que la France n'interviendrait pas directement au Mali. Les ministres de cinq pays européens, à savoir la France, l'Allemagne, l'Italie, la Pologne et l'Espagne doivent se réunir jeudi prochain pour discuter de la mise sur pied d'une mission européenne d'entraînement qui compterait au moins 200 soldats Le chef de l'Etat ivoirien a, par ailleurs, évoqué l'hypothèse d'élections «au 2e semestre 2013» au Mali, actuellement dirigé par des autorités de transition.