Conflit n L'usager se trouve durement pénalisé par cette seconde grève en 15 jours, jugée illégale par l'administration. Encore une fois, les travailleurs de l'entreprise de transport urbain et suburbain (Etusa), sans prévenir ont décidé de reprendre leur mouvement de grève, après celui qui a paralysé la capitale durant 3 jours les 14, 15 et 16 octobre dernier. Ce matin et hier encore, les autobus, les téléphérique, les transports spéciaux, les transports entreprises et ceux du transport des étudiants sont à l'arrêt pour une durée indéterminée, sauf pour ce qui est des dessertes assurant la liaisons Audin-Hydra et Audin-Bir Mourad Raïs, soit 36 autobus seulement sur une flotte de plus de 300 autobus, dont le service a été confié aux contrôleurs selon le porte parole du mouvement de protestation, M. Mohamed Kherroubi. «Nous reprenons la grève parce que le protocole d'accord signé entre la direction générale et les représentants de la fédération nationale des travailleurs des transports, ainsi que les promesses qui nous ont été faites par la direction générale de l'entreprise n'ont pas été tenues», déclarent les travailleurs que nous avons rencontrés ce matin et hier au niveau de l'esplanade de la centrale UGTA. Nous avons donc repris la grève et, comme pour la précédente, nous n'allons pas quitter le siège de l'Union générale des travailleurs algériens, jusqu'à la satisfaction de l'ensemble des points contenu dans le protocole d'accord», nous dit le porte parole des travailleurs grévistes. «Après la récente grève, la direction générale, et contrairement à ses engagements, nous a accordé une augmentation insignifiante pour la prime du panier mais a revu à la baisse le montant des rappels. Hormis nos revendications socioprofessionnelles, nous exigeons en retour que toute la lumière soit faite sur la destination des 780 millions de centimes représentant les revenus de la publicité qui semble être partis ailleurs que dans les caisses de l'entreprise », lancent-il. «Pour tenter de cacher la situation condamnable dans laquelle se trouve l'entreprise, la direction générale de l'Etusa évoque l'importation, par l'entreprise, de 300 bus. « C'est pour duper qui ? C'est l'Etat qui importe ces bus et non pas la direction générale de l'Etusa». Plus d'un millier de travailleurs de l'Etusa observent depuis hier un sit-in sur l'esplanade Abdelhak Benhamouda, réclamant entre autres points «l'application de la convention collective adoptée en 1997 avec effet rétroactif, la réintégration des syndicalistes licenciés. Pour sa part, la chargée de communication de l'entreprise des transports urbains, contactée ce matin par infosoir, porte un certain éclairage sur la situation qui prévaut actuellement au sein de l'entreprise des transports urbains de la capitale. «Il faudrait que la vérité éclate. La direction, contrairement aux déclarations des grévistes, a respecté tous les engagements contenus dans le protocole signé le 16 octobre dernier. Les travailleurs vont percevoir les rappels à la fin du mois de décembre. Au sujet de la permanisation des travailleurs contractuels, le conseil d'administration a décidé aussi de permaniser tous les travailleurs recrutés antérieurement à l'année 2010», nous dit-elle en nous faisant parvenir deux copies des notes d'informations diffusées aux travailleurs en date des 6 et 9 novembre dernier. Par contre, concernant les travailleurs licenciés «il a été convenu que tous les cas seront étudiés par une commission de recours, et c'est ce qui se fait actuellement», conclut-elle.