Honneur Quel supplice pour le fils qui découvre sa mère dans une attitude qui ne prête à aucune équivoque et ce, en plein mois sacré et en plein jour ! Les habitants d?un village de Rouiba n?en reviennent pas encore de la stupeur qui les a subitement frappés au quatrième jour de ce mois sacré de ramadan. Pour une surprise désagréable, c?en est vraiment une, puisqu?il s?agit d?adultère commis en plein jour par un couple qui n?est plus tout jeune. Pis encore, l?homme est marié et père d?une ribambelle d?enfants et sa maîtresse a le même statut que lui, mariée et mère de deux enfants, dont le cadet est âgé de 22 ans. Et c?est celui-ci même qui assista au spectacle le plus horrible de sa vie. En effet, en ce quatrième jour de ramadan, le jeune homme rentre à la maison pour échapper à la monotonie de l?extérieur. Il est à peine onze heures, il ne savait pas ce qui l?attendait. Et pour cause, dès qu?il franchit la porte, une sensation étrange le saisit. Ensuite il perçoit des bruits bizarres qui parviennent de la chambre. Hocine, devant la porte, devine la nature des bruits. Tétanisé, il reconnaît la voix de sa mère. Comme un fou, Hocine recule d?un pas pour prendre de l?élan. D?un magistral coup de pied, la porte s?ouvre soudainement. Une fraction de seconde suffit au cerveau de Hocine pour «filmer» la scène : en face de lui, sur le lit parental, le jeune homme de 22 ans voit sa propre mère avec un voisin. En même temps, l?homme se retire et tente de sauter du lit mais Hocine, aveuglé par la colère, bondit sur lui et de toutes ses forces se met à frapper, à frapper. D?un coup de couteau à l?abdomen, il blesse grièvement le voisin qui devait, malheureusement, succomber lors de son transfert à l?hôpital. Durant ce furieux corps à corps entre son fils et son amant, l?infidèle épouse et mère de famille se sauve. Ce sont ses cris de détresse qui alertent les voisins. En arrivant sur les lieux, les premiers trouvent l?amant agonisant. Quant à la femme, elle a eu le courage et la force de ramasser quelques effets personnels et rejoint la route pour monter à bord d?un fourgon de voyageurs. Appréhendé, Hocine n?oppose aucune résistance au moment de son arrestation. Présenté au magistrat instructeur, il est dans une premier temps accusé de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l?intention de la donner. Au cours du procès, le 9 mai 2004, au tribunal d?Alger, Hocine déclare : «Je n?étais plus maître de mes gestes, tout se brouillait et ma tête me faisait terriblement mal.» Prenant la parole, le représentant du ministère public tente de relever les contradictions dans les déclarations de l?accusé, en insistant sur le rapport de l?expertise médicale qui ne fait mention, à aucun moment, d?une quelconque maladie mentale ou autre. A la fin de son intervention, le procureur de la République requiert la peine capitale contre l?accusé. Dans sa plaidoirie, la défense reviendra longuement sur les moments difficiles traversés par l?accusé. Lors des délibérations le jury, tenant compte des circonstances atténuantes, condamne Hocine à vingt années de réclusion criminelle.