Au sortir du dévastateur second conflit mondial (1939-1945), les quatre grandes puissances victorieuses du nazisme et le fascisme : les USA, le Royaume-Uni, l'URSS et la France ont édicté au monde un important chapitre en matière de droit pénal international. Il s'agit de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité qui ne peuvent être ni amnistiés ni prescrits. Ce droit a été appliqué dans toute sa rigueur lors du procès de Nuremberg. La France, une grande nation, a joué un rôle d'avant-garde dans la traque et la poursuite de Klaus Barbie, Paul Touvier, René Bousquet et Maurice Papon qu'elle a jugés et sévèrement châtiés pour leurs crimes commis entre 1940 et 1944. En octobre 2006, l'Assemblée nationale française avait voté une loi condamnant jusqu'à une année d'emprisonnement et jusqu'à 45 000 euros d'amende tout négationniste du génocide arménien commis en 1915. Mais qu'en est-il des crimes commis par certains cercles de l'armée française pendant la guerre d'Algérie que certains criminels ont spontanément, explicitement et par écrits avoués et qui, par ailleurs, certains de ces mêmes crimes sont largement recensés par de nombreux historiens connus pour leur extrême rigueur intellectuelle et leur incontestable neutralité ? Les crimes commis par l'armée française, en Algérie, sont souvent débattus au mode impersonnel. « Là-bas », dit-on, sans préciser les lieux des massacres. « Des soldats », sans indiquer leur identité. « Des crimes ont été commis », sans préciser leur nature ni les conditions des victimes qui restent anonymes. L'article 6 c du statut du Tribunal militaire international de Nuremberg, appliqué en 1945, qualifie crimes de guerre et crimes contre l'humanité : « assassinat, extermination, réduction en esclavage, déportation et tout autre acte inhumain commis contre toute population civile (…), ou bien les persécutions pour des motifs raciaux ». Plusieurs de ces crimes ont été commis par certains cercles de l'armée française durant la guerre d'Algérie (1954-1962). En tant que victimes et survivants des « évènements d'Algérie », nous allons préciser : les lieux des tueries l'identité de certains criminels et de certains de leurs complices la nature des crimes l'état civil et conditions de certaines de leurs victimes. Lieux des crimes Le « Bois sacré », une résidence d'été du gouverneur général d'Algérie située sur la côte, à 120 kilomètres à l'ouest d'Alger, près de Gouraya, département d'Orléanville à l'époque des faits, actuellement rattaché à la wilaya de Tipaza. Dès le début de la guerre d'Algérie, cette résidence sera désaffectée et livrée au 22e RI (régiment d'infanterie) pour en faire un CTT (centre de tri et de transit). Le « Bois sacré » est traversé par la route RN11 (Alger-Ténès). Les personnes prises lors des rafles et internées y sont systématiquement torturées. Leurs déchirants cris de désespoir pendant la torture ou ses conséquences, souvent irréversibles, étaient audibles et visibles par tout piéton ou passager à bord de voitures particulières ou des bus des transports en commun qui traversaient les sinistres lieux. Jusqu'à 1960, ces personnes séquestrées au « Bois sacré » n'en sortaient que rarement pour ne pas dire jamais. Elles mourraient sous la torture ou étaient achevées par le lieutenant Lacoste à l'arme blanche, au tranchant d'une pelle ou, pour les plus chanceux, par balle. Leurs corps étaient sommairement enfouis dans le sable et les ordures sur une plage/décharge mitoyenne à la caserne. Identité des criminels et de certains de leurs complices Le bourreau principal est Jean Lacoste ,officier au 22e RI. Ses complices étaient le sergent Hocine Namoudi, autochtone, chef d'un commando composé d'anciens nationalistes ralliés, André Catillon (sous-officier), Hubert L'homme (sous-officier), Jacques Sormani (médecin militaire), Pierre Bergeret (sous-officier de carrière), Georges Desmouls (sous-officier), Aubrée (sous-officier). Cette liste n'est pas exhaustive. Seuls les bourreaux et les complices qui avaient une ou plusieurs filles inscrites sur le registre de l'école de filles de Gouraya sont nommés ici. Selon le capitaine Assémat, patron d'une action de guerre psychologique nommée « Damous opération pilote », le responsable du « Bois sacré » avait activé à Khenchela, dans les Aurès, avant d'être muté à Gouraya. Des charniers contenant plus de mille cadavres : hommes, femmes, enfants et nourrissons ont été découverts, en 1982, à Khenchela. Ils étaient enfouis près d'une décharge de la caserne. La nature des crimes commis par le lieutenant Jean Lacoste et ses services Les personnes victimes de rafles à leur domicile ou sur la voie publique : hommes, femmes et enfants de moins de 15 ans, étaient dirigées vers le « Bois sacré » où elles étaient séquestrées et cruellement torturées jusqu'à ce que mort s'en suive ou achevées de manière particulièrement barbare. Les sévices suivants faisaient partie de la spécialité du pervers lieutenant Jean Lacoste : simulacre d'égorgement à l'aide de son poignard à double tranchant, épreuves de la baignoire, épreuves de la génératrice électrique, arrachage des ongles des pieds et des mains à l'aide de tenailles, bris de dents et gavage de vin frelaté à l'aide d'un entonnoir, introduction de bouteille d'un litre dans l'anus de certaines victimes, exécutions sommaires, enfouissement sommaire de cadavres dans le sable et les ordures sur une plage décharge de la caserne mitoyenne au « Bois sacré », confiscation de biens, racket massif des populations rurales, prise d'otages, contrainte au travail obligatoire pendant de longues périodes d'hommes et d'enfants de moins de 15 ans sans aucune rémunération, déportation et internement des populations dans des camps clôturés par de larges et hautes haies de fil de fer barbelé, rationnement alimentaire draconien, déclaration de leurs terres et parcours en « zones interdites » avec interdiction à ces populations de s'y rendre pour les cultiver, cueillir les récoltes et les fruits ou pour faire paître leurs animaux, incendie de maisons, etc. Etat civil de quelques victimes Nedjari Ali. Né le 05.06.1909 à Gouraya. Exploitant agricole. Demeurant à Halla Emberkat (Gouraya), à environ 500 mètres à vol d'oiseau du « Bois sacré ». Son fils Mohamed. Né le 10.12.1933 à Gouraya. Exerçant la même profession et demeurant à la même adresse que son père. Le 20 novembre 1958, vers minuit, un groupe de militaires basés au « Bois sacré » pénètre par effraction dans la maison des victimes, la dévaste, brutalise à demeure les deux hommes devant leurs femmes et leurs enfants avant de les rafler pour les dirigervers le « Bois sacré » où ils seront séquestrés pendant environ 2 mois durant lesquels ils ont été sauvagement torturés. Là, ils ont été vus avec de graves marques de tortures avant de disparaître à jamais. Quelques mois après leur enlèvement, Nedjari Hocine, fils de Ali et frère de Mohamed, informait par courrier la Commission de sauvegarde des libertés individuelles, qui siégeait à Paris, de la disparition de ses parents. Dans sa correspondance du 26 septembre1962, le président de cette commission répondait au requérant : « … D'après les écritures de ce camp, ils ont été libérés le 29 décembre 1958, mais internés à nouveau dès le lendemain le 30 décembre 1958. Enfin, d'après les mêmes écritures, ils ont été libérés le 19 janvier 1959. Depuis lors, aucune trace d'eux n'a été retrouvée. Les recherches effectuées ont été vaines. » Dans une autre correspondance au même requérant, le président de cette même Commission précisait encore : « … Ils n'ont pas été arrêtés par le lieutenant Lacoste, qui était à cette époque en métropole. » Le président de la CSLI a été fourvoyé par les enquêteurs. Le lieutenant Jean Lacoste était à Gouraya, il habitait avec son épouse Germaine et sa fille Jacqueline dans une maison surmontée d'une treille, située sur la route nationale, au centre du village. C'est bien lui qui avait ordonné l'enlèvement de Nedjari Ali et de son fils Mohamed et c'est lui-même qu'il les avait torturés et fait disparaître les deux victimes âgées respectivement de 49 et 26 ans. Début décembre 1958. Ce même commando déguisé en nationalistes, exhibant un drapeau algérien, va prendre d'assaut, en pleine nuit, notre ferme située à Aghzou Yettou. Les assaillants sont à la recherche de mon père, Nedjari Djelloul, âgé de 54 ans, artisan maçon et exploitant agricole, qui était absent pour des raisons professionnelles. Se sachant activement recherché et connaissant la cruauté de Lacoste et de ses complices, mon père était allé se mettre hors de leur atteinte, à l'abri de leur aveugle et impitoyable répression. Toujours à sa recherche, notre maison connaîtra une demi-douzaine de visites nocturnes de ce même groupe, composé d'anciens nationalistes ralliés aux ordres d'un officier métropolitain, blond aux yeux bleus. Début de 1959, en pleine nuit, une trentaine d'individus appartenant à cette même armée cernaient notre ferme. Dès le lever du jour, ils s'étaient mis à la piller et à la dévaster. Le grand chambardement avait duré toute la matinée. Les animaux, les volailles, les meubles, les effets personnels, les réserves alimentaires, les semences… sont confisqués ou dévastés. En fin de matinée, le lieutenant Jean Lacoste arrivait sur les lieux, à bord de sa Jeep, pour vérifier la mise en éxecution de ses ordres par ses subordonnés et pour ordonner la prise en otage de ma mère âgée de 48 ans et de moi-même, alors âgé de 13 ans, escomptant ainsi contraindre mon père à se constituer prisonnier. La torture subie. J'ai dit plus haut que Lacoste et ses complices soumettaient systématiquement les personnes raflées à la torture. Cet officier était constamment armé d'un pistolet et d'un poignard à double tranchant et toujours accompagné de deux sbires indigènes. Dès notre arrivée au « Bois sacré », nous sommes placés dans une sorte d'étable dotée d'un abreuvoir rempli d'une eau répugnante. En plus de l'abreuvoir, le local est équipé d'une génératrice électrique, de tenailles, de bouteilles vides, de matraques, de manches, de cordes, de fils de fer, etc. Je serai livré, devant ma mère, à un simulacre d'égorgement. Le lieutenant Lacoste ordonne à ses sbires de me lier les mains derrière le dos et de me coucher sur le côté droit, de manière à faire face à ma mère. L'un des harkis me tirait la tête vers l'arrière par la chevelure de manière à dégager ma gorge. Avec la pointe de son poignard à double tranchant, Lacoste me piquait au sang. Ma mère était dans tous ses états. Elle se lacérait littéralement le visage avec ses ongles, elle criait avant de se jeter sur moi pour me protéger, tout en offrant sa propre gorge au poignard de notre tortionnaire. Celui-ci la repousse d'un violent coup de pied au ventre. Ma mère sera, à son tour, devant moi, soumise au même supplice qui va durer environ une interminable heure. Après les séances de tortures, nous serons jetés dans un gouffre, accessible à l'aide d'une échelle amovible, aux parois ruisselantes et le fond recouvert d'eau salée. Selon que la mer était calme ou agitée, le débit du ruissellement des parois et le niveau du fond du gouffre augmentait ou baissait. Les vagues qui venaient se fracasser contre la façade extérieure de notre refuge de fortune, les cris et les gémissements de personnes torturées et qui hurlaient de douleur nous terrorisaient. C'est assis sur un sol rocheux, mouillé que nous passons notre première nuit de captivité, privés d'eau et de tout aliment. Le lendemain matin, les deux auxiliaires de Lacoste nous passaient une échelle et nous intimaient de remonter. Nous sommes immédiatement dirigés vers la salle de torture. Lacoste est là. Il ordonnait immédiatement à l'un de ses sbires de me lier les mains derrière le dos. Le collabo s'exécute. Lacoste désignait de la main l'abreuvoir à l'un des harkis, qui me traîne vers le bord du récipient d'eau, me plonge la tête jusqu'aux épaules dans une eau épaissie par des vomissures. Ma mère est à nouveau dans tous ses états. Pour ne pas lui faire de peine, je me tais jusqu'à la limite de mes possibilités. Je perds plusieurs fois connaissance. Pour me ranimer, on me marche sur le ventre pour me faire vomir l'eau répugnante qu'on m'a contraint à avaler. Ensuite, Lacoste désigne la génératrice électrique. L'un de ses collaborateurs me branche une électrode au sexe et l'autre à l'oreille. Mon corps est trempé et le sol mouillé. Le second tourne la gégéne. Je m'impose le silence pour ne pas faire de peine à ma pauvre mère, que Lacoste oblige à me regarder. Quotidiennement, en raison de deux séances d'environ une heure, ma mère et moi, l'un en présence de l'autre, allons subir ces terribles sévices pendant trois semaines. Après la séance du matin, à l'heure de grande affluence, Lacoste nous autorisait à nous promener le long de la route nationale pour être vus par les passants, qui allaient informer mon père de notre pitoyable sort. Après la promenade, nous sommes tantôt enfermés dans le gouffre ou dans une cellule, en parpaing brut, d'environ 3 m2 . Au bout de la troisième semaine de torture physique et morale, ne voyant pas mon père venir se constituer prisonnier, Lacoste va nous séparer. Ma mère sera retenue au « Bois sacré » et je suis affecté, à l'âge de 13 ans, pendant 8 mois, au travail obligatoire sur des pistes dans l'arrière-pays de Dupleix (Damous de nos jours). Début décembre 1959, brisée par la torture, une maladie contractée durant sa longue séquestration au « Bois sacré », ma mère sera libérée par Lacoste pour attirer mon père. En attendant, cet officier avait mis ses informateurs en alerte et son commando, composé d'anciens nationalistes ralliés, prêt à intervenir. Informé de la libération de ma mère, mon père se précipite aux nouvelles de sa petite famille. Il est signalé dans notre ferme dévastée par un relais d'indicateurs. Le lieutenant Jean Lacoste envoie son commando dirigé par Hocine Namoudi. Mon père est surpris et cerné à découvert sur un lopin de terre fraîchement retourné. Le fugitif est âgé, sans arme, affamé, tenant difficilement sur ses jambes. Il est d'abord copieusement injurié, humilié par les assaillants devant ma mère, qui se jette devant l'un d'eux pour exhorter sa clémence. Celui-ci la repousse d'un violent coup de pied au ventre, la laissant inanimée alors que Hocine Namoudi, à bout portant, abattait mon père d'une rafale de Mat49 en pleine tête. A son réveil, à l'endroit où ma mère avait vu mon père pour la dernière fois, debout et vivant, elle aperçoit une flaque de sang et notre ferme en flammes, que les assaillants ont incendiée avant de se retirer. L'incendie s'est propagé et détruit les quatre maisons voisines. Le commando avait transporté le corps de mon père pour l'exposer aux badauds, à la mairie de Gouraya, avant de l'enfouir dans le sable et les ordures sur la plage décharge de la caserne. Je serai libéré quelques jours après l'assassinat de mon père. Sans logis, ni moyens de subsistance, ma mère brisée par la torture, les privations, la maladie, chassée de nos terres sans aucun revenu, elle connaîtra de longs séjours à l'hôpital de Gouraya, avant d'être transférée, en août 1963, à l'hôpital de Cherchell où elle décède à l'âge de 55 ans des suites de sévices que Lacoste lui avait infligés pendant huit mois et de trois ans de maladie, d'errance, de misère et de chagrin. Autres spécialités du lieutenant Jean Lacoste Mes oncles Abdellah, Ahmed, Abdelkader et d'autres internés au « Bois sacré » ont tous connus les simulacres d'égorgement, l'épreuve de la gégéne, le gavage de vin frelaté à l'aide d'un entonnoir, l'épreuve de l'abreuvoir. Certains d'entre eux ont eu les ongles des pieds et mains arrachés à l'aide de tenailles. Aussi ont-ils assisté à des formes de torture d'une inouïe violence. Il s'agit de prisonniers qui sont contraints, lors des « corvées de bois » (exécutions sommaires), à creuser leur propre tombe dans le sable et les ordures, avant d'être exécutés par le sinistre Lacoste à l'arme blanche, d'un tranchant d'une pelle et, pour les plus chanceux, par balle. Des témoignages de torturés, l'épreuve la plus redoutée était l'enfoncement d'une bouteille d'un litre dans l'anus. Bien que les parties génitales relèvent de tabou dans la société algérienne, plusieurs témoignages concordants ont rapporté que le lieutenant Lacoste faisait accroupir certaines de ses victimes, en leur introduisait le goulot d'une bouteille d'un litre dans l'anus et deux autres tortionnaires appuyaient de tout leur poids pour enfoncer la bouteille dans les entrailles de la victime. Celles-ci, selon les dires de plusieurs témoins, ne survivaient jamais au supplice de la bouteille. Elles meurent lentement dans d'atroces souffrances. Autres crimes du lieutenant Lacoste et de ses complices. En 1960, Jean Lacoste avait imposé une rançon de 3000 francs de l'époque à tout adulte mâle, environ 5000 contribuables. Le salaire journalier d'un ouvrier agricole saisonnier, travaillant quelques semaines dans l'année, n'était que de 350 francs. Il avait nommé deux collecteurs de fonds autochtones dans chaque tribu, pour recueillir les fonds ou dénoncer les récalcitrants. Vu l'extrême cruauté de Lacoste et connue de tous, autant dire qu'il n'y avait pas de récalcitrants. Les rackettés se sont séparés de la dot de leur femme, vendu leur maigre bétail et leurs réserves alimentaires… pour s'acquitter de leur quote-part de ce racket. Ce même officier du 22e RI avait déclaré la campagne de Gouraya « zone interdite », il a déporté sa population qu'il avait internée dans un camp clôturé par une large et haute haie de fils de fer barbelés. Il leur avait interdit de se rendre sur leurs terres pour les cultiver, récolter ou pour y faire paître le bétail. Il leur avait même imposé un rationnement alimentaire discriminatoire et draconien. Qu'avait-on à reprocher aux habitants de Gouraya ? Jusqu'en 1958, aucune ferme, aucun colon, aucun civil, qu'il soit autochtone ou d'origine européenne n'avait fait l'objet d'aucune agression de la part des nationalistes algériens. Parmi les quelque 3500 ouvrages estampillés historiques consacrés aux « événements d'Algérie » publiés à ce jour, il faut se doter d'une lunette d'astronome pour y trouver les noms de Gouraya ou du « Bois sacré ». Les crimes de Lacoste et de ses services : arrestations arbitraires, tortures, exécutions sommaires, racket des populations, expositions des cadavres devant la mairie, déplacement des populations rurales, rationnements alimentaires étaient violemment dénoncés, en public, par les colons de Gouraya. Les plus virulents contre les méthodes de Lacoste étaient Georges Frappa et Ferdinand. Ils ont même menacé, toujours en public, de le traduire devant une cour martiale pour les crimes qui étaient, selon eux, une honte pour la République. Ces deux colons ont trouvé la mort dans des conditions particulièrement mystérieuses. Poursuivre ces criminels devant une cour de justice française ou internationale n'est pas un facteur réducteur pour un pays comme la France, qui incarne les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité, d'équité et de défense des droits de l'homme universels. Il le devient si elle continue de couvrir ces criminels d'une amnistie synonyme d'impunité. Refuser de poursuivre Lacoste et ses acolytes signifie que la jurisprudence de Nuremberg ne s'applique qu'aux soldats, sujets de nations défaites et aux criminels de la défunte Yougoslavie et aux pays misérables du Tiers-Monde.