Rappels - Dans les années 1930 commencent les premières spéculations sur la présence de pétrole dans le Sahara algérien. Pendant la Guerre de Libération nationale, à la fin des années 1950, des compagnies françaises y découvrent des gisements d'hydrocarbures : le pays a du pétrole (gisement de Hassi Messaoud), et surtout du gaz (Hassi R'mel). Ainsi le colonialisme français signe les premiers contrats d'exploration avec des compagnies françaises et internationales. Il décide d'exploiter au maximum les richesses de notre sous-sol et les revenus qu'il en tire lui permettent un rapide développement. Ce n'est qu'en 1963 que l'Algérie tire profit de ses richesses souterraines avec la création de la compagnie nationale Sonatrach, comme outil pour la mise en œuvre de cette politique pétrolière. Sur le plan juridique, la Sonatrach n'a jamais été définie autrement que comme une entreprise publique à caractère commercial, chargée de la mise en valeur des hydrocarbures. Mais, peu à peu, particulièrement avec les accords algéro-français du 29 juillet 1965, la Sonatrach est associée aux sociétés françaises dans la recherche et l'exploitation des hydrocarbures. C'est dès lors, grâce à la Sonatrach, que l'Algérie apprend à maîtriser l'activité pétrolière. Les nationalisations des sociétés de distribution en 1967, et puis surtout celles intervenues en 1971 fortifient la place et le rôle de l'entreprise publique : la Sonatrach devient l'instrument du monopole de l'Etat dans les domaines du gaz et du transport des hydrocarbures. Elle est l'interlocutrice obligée de toute société étrangère intéressée par la recherche et l'exploitation du pétrole en Algérie. Elle est la bénéficiaire exclusive des titres miniers qui sont octroyés par décret exécutif. En 1969 le pays devient membre de l'Opep. Entre 1970-1972, l'Etat algérien reprend le contrôle des ressources, à travers l'abolition graduelle du régime des concessions et la nationalisation des compagnies étrangères, afin de renforcer le monopole de la Sonatrach, cette politique est poursuivie pendant les années suivantes. Grâce au premier choc pétrolier en 1973, les revenus des hydrocarbures deviennent importants et ils se maintiennent élevés pendant toutes les années 1970. Ces ressources servent à l'industrialisation du pays, à l'achat d'usines et à la valorisation des hydrocarbures. Tant que la rente pétrolière augmente, le pays arrive à financer les importations, à payer le service de sa dette, à satisfaire sa population, mais une situation économiquement déjà difficile culmine avec le contre-choc pétrolier de 1986 et la chute des prix des hydrocarbures, amenant la déstabilisation économique du pays. A la fin des années 1980, la dépendance économique algérienne envers ses ressources en hydrocarbures est de plus en plus évidente. Pour arriver à soutenir les coûts du développement, l'Etat modifie la loi sur les hydrocarbures à plusieurs reprises, pour ouvrir progressivement ce secteur à l'économie de marché.