Déclaration - «Peut-on imaginer une solution sans la rencontre de tous les Maliens ?» C'est en usant de cette question oratoire que le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci a annoncé hier à Alger lors d'une conférence de presse, la tenue d'une prochaine rencontre entre toutes les parties concernées en vue de parvenir à une solution politique à la crise malienne, réitérant le soutien de l'Algérie à toute démarche fondée sur le dialogue. Le ministre des affaires étrangères a, à cet effet, relevé que «si une des parties concernées demandait à discuter avec l'Algérie pour impulser la solution politique et le dialogue, l'Algérie est ouverte au dialogue avec les frères maliens depuis 20 ans». Ainsi, et au cours de cette même conférence de presse conjointe avec le ministre turc des Affaires étrangères, M. Ahmet Davutuglu, M. Medelci a ajouté que «l'Algérie était pour le dialogue et qu'elle a déployé des efforts dans ce sens avec plusieurs pays», ajoutant que «ces efforts ont donné leurs fruits en faisant de la solution politique la principale solution». Il a en outre rappelé que la solution politique «est celle fondée sur le dialogue entre Maliens qu'ils soient au Nord ou au Sud, rebelles ou au pouvoir». La délégation du groupe islamiste malien Ansar Dine qui discutait depuis début novembre à Ouagadougou avec les autorités du Burkina Faso est pour sa part actuellement en Algérie. Le 11 novembre, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a approuvé l'envoi au nord du Mali d'une force militaire soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. L'ONU doit encore donner son feu vert à une intervention militaire, avant demain mardi. Les «Journées nationales de concertations», qui devaient regrouper à partir d'aujourd'hui à Bamako, les forces vives de la nation malienne pour établir une feuille de route de la transition et créer de nouveaux organes pour faire face à la crise dans ce pays, ont été reportées au 10 décembre. «Les journées nationales de concertations sont reportées au 10, 11, et 12 décembre», précise un communiqué officiel. Plusieurs regroupements de partis politiques et associations du Mali, ont récemment annoncé leur décision de boycotter cette rencontre souhaitée par les partenaires étrangers du Mali. «Je suis satisfait du report. Avant la conférence, il fallait des termes de référence très clairs, et éviter une tentative de récupération politique de l'événement», a déclaré hier, Moussa Diarra, membre du Front pour la démocratie et la République.