Résumé de la 4e partie La tradition populaire attribue à Sidi Ahmed Benyoucef de nombreux miracles. Parmi les miracles qu'il a réalisés, on cite la multiplication de la nourriture ; il lui suffisait, dit-on, de toucher le pain ou un plat pour qu'il augmente de volume ou se multiplie. Il pouvait de la sorte, avec peu d'aliments, nourrir un grand nombre de personnes. Son élève et biographe Al-Sabagh rapporte un de ses miracles, dont lui-même a bénéficié. Un jour, le cheikh lui dit qu'il allait déjeuner chez lui, en compagnie de trois personnes. Al-Sabagh fait donc préparer un repas pour quatre invités. Mais en se rendant chez Al-Sabagh, quelques personnes suivent Ahmed Benyoucef pour l'entendre parler. Dans chaque quartier où il passe, d'autres personnes se joignent à lui, si bien que c'est une foule qui arrive au domicile de leur hôte. Celui-ci est effrayé en voyant autant de monde à sa porte. «Maître, dit-il à Benyoucef, ces gens ont-ils l'intention d'entrer chez moi ? ? Tu ne vas pas les renvoyer !» s'indigne Benyoucef. Mais il comprend aussitôt la cause de l'inquiétude de son élève. «Ne crains rien, lui dit-il, donne-nous ce que tu as préparé et uniquement cela !» Al-Sabbagh sert donc le repas qu'il a fait préparer : un repas pour quatre personnes, mais plus de cent hommes vont en manger à satiété et, à leur départ, il restera de la nourriture par la baraka de Sidi Ahmed Benyoucef. Ahmed Benyoucef avait beaucoup de disciples et tous affirmaient vouloir le servir, voire mourir pour lui. «Vous acceptez de vous sacrifier pour moi ? leur disait-il avec ironie. ? Oui, sidi !», répondaient-ils en ch?ur. Un jour, il décide de tester leur fidélité. C'est l'Aïd el-kébir et, après la prière, les gens s'apprêtent à égorger leurs moutons. Ahmed Benyoucef réunit ses disciples ? une grande foule d'hommes et de femmes ? et leur dit d'attendre devant la porte d'un hangar. Il appelle un premier, ferme la porte derrière lui et, quelques instants après, on voit un filet de sang s'écouler à l'extérieur. Un vent de panique s'empare de la foule : Sidi Ahmed Benyoucef vient d'égorger son disciple. Le saint apparaît sur le seuil de la porte et appelle un autre disciple. «Es-tu prêt à te sacrifier pour moi ? lui demande-t-il. ? Oui», dit le disciple. Il entre dans le hangar, la porte se referme derrière lui. Un autre filet de sang sort de nouveau. «Il l'a égorgé ! crie-t-on. Il va tous nous égorger, le cheikh est devenu fou !» Les disciples se dispersent aussitôt, craignant de subir le même sort. Seuls sept hommes et trois femmes ont accepté d'entrer dans le hangar. En fait, le saint n'a fait qu'égorger des moutons et il faisait sortir ses disciples par une porte dérobée. Ces fidèles d'entre les fidèles ont reçu le nom de madhbuh'in, les «immolés». (à suivre...)