Projet - La prochaine loi sur l'audiovisuel qui fera l'objet d'une large consultation, devra définir les règles prudentielles à même de garantir la réussite de l'ouverture des médias lourds. Une instance de régulation sera mise en place et devra être habilitée par l'Etat à contrôler, a posteriori, toutes les activités de ces prochaines chaînes de radios et de télévisions privées. Cette autorité aura pour mission d'élaborer un cahier des charges «auquel devront se plier tous les investisseurs dans le domaine», a indiqué le directeur de l'audiovisuel au ministère de la Communication. «Ce projet de loi définira les droits et obligations des intervenants sur le terrain qui seront priés de présenter des cahiers des charges rédigés par une instance de régulation qui sera prévue dans la loi», a ajouté Badreddine Mili qui intervenait ce dimanche matin sur les ondes de la chaîne III. Le projet de loi en question devrait également définir «la nature et peut-être même le nombre de chaînes qui seront mises en service», a-t-il encore déclaré avant d'insister sur le financement de ces chaînes qui devra faire l'objet d'une réglementation précise dans la future loi. «Nous devons définir le type de capital et la source de financement qui servira à l'investissement», a-t-il dit. La nouvelle loi se prononcera également «sur la possibilité de créer des sociétés mixtes à capitaux étranger et privé ou capitaux national public ou privé», précise-t-il. L'ouverture de l'audiovisuel en Algérie pourrait éventuellement s'inspirer des modèles déjà existant à travers le monde. Le séminaire actuel sur la régulation de l'audiovisuel servira à cet effet à éclairer le législateur algérien. Il s'agit de trancher notamment sur la possibilité de laisser les titres de presse écrite et ouvrir des chaînes de télévision. Mais aussi et surtout sur l'association de capitaux de diverses origines dans ce genre d'investissement. A ce titre, M. Mili a estimé que ce nouveau dispositif va «bénéficier» des expériences des autres pays. Le représentant du ministère de la Communication a, par ailleurs, appelé à une restructuration «globale et totale» du secteur audiovisuel public. «La survie du secteur public de l'audiovisuel n'est possible qu'à travers la mise en œuvre de réformes», a affirmé M. Mili expliquant que «le secteur de l'audiovisuel actuel connaît de nombreux dysfonctionnements», en matière notamment de «management, de formation de la source humaine et une crise des contenus proposés au public». Il promet néanmoins de préserver le secteur public dans le nouveau code régissant ce secteur. «Du côté de l'Etat, il est également demandé un effort d'aide publique, aussi bien au profit du secteur public qu'au secteur privé», a-t-il aussi préconisé. M. Mili tient enfin à souligner que le projet d'ouverture de l'audiovisuel qui a été ajourné pour des réticences au sein de «certains segments de la société» est devenu «inéluctable».