Résumé de la 9e partie - La cachette est parfaite pour le kidnapping du fils de Steven. Mais là-bas, avec l'argent... les yeux disparus... et si Sharon l'aimait, il l'emmènerait avec lui. Il porta la valise devant le lit de camp et la posa avec soin à plat sur le sol. Il l'ouvrit, en retira le petit magnétophone et l'appareil photo qu'il glissa dans la poche gauche de son vieux pardessus brun déformé. Le couteau de chasse et le revolver dans la poche droite. Aucun renflement n'était visible à travers l'épaisseur du tissu. Il prit le sac en plastique, en disposa méthodiquement le contenu sur le lit. Le manteau, le foulard, la corde, le sparadrap et les bandes. Il les fourra dans le sac de marin. Puis il retira le paquet de photos géantes soigneusement enroulées, les déroula, les étala, lissant, aplatissant la courbure de chacune. Son regard s'attarda. Un sourire de réminiscence, rêveur, étira ses lèvres minces. Il appliqua les trois premières photos sur le mur, au-dessus du lit de camp, les fixa avec du sparadrap. Il contempla la quatrième avant de l'enrouler de nouveau lentement. Pas encore, décida-t-il. Le temps passait. Par précaution, il éteignit la lumière avant d'entrouvrir la porte de quelques centimètres. Il écouta. Il n'y avait pas un bruit de pas. Se glissant dehors, il descendit sans bruit les marches métalliques et passa en hâte devant le générateur trépidant, les ventilateurs ronflants, le tunnel béant, remonta la rampe, contourna la voie de Mount Vernon, monta au niveau inférieur de Grand Central Station. Là, il se mêla à la foule, silhouette musclée d'un homme dans la force de l'âge, le torse bombé, la démarche raide. Dans son visage gercé, boursouflé, aux pommettes saillantes, aux lèvres minces et serrées, les paupières lourdes ne dissimulaient qu'à moitié des yeux pâles au regard fureteur. Un billet à la main, il se pressa vers le niveau supérieur d'où partait le train pour Carley, Connecticut. Neil attendait le car de l'école au coin de la rue. Il savait que Mme Lufts le regardait par la fenêtre. Il détestait cela. Aucun de ses amis n'était surveillé par sa mère comme il l'était par Mme Lufts. On aurait dit qu'il était au jardin d'enfants et non à la grande école. Si jamais il pleuvait, il était forcé d'attendre l'arrivée du car à la maison. Il détestait cela aussi. Il avait l'air d'une poule mouillée. Il avait bien essayé de l'expliquer à son père, mais celui-ci n'avait pas compris. Il avait simplement répondu que Neil devait faire attention à cause de ses crises d'asthme. Sandy Parker était en huitième. Il habitait une rue plus loin, mais prenait le car à cet arrêt. Il voulait toujours s'asseoir à côté de Neil. Neil aurait préféré qu'il se mette autre part. Sandy parlait toujours de choses dont Neil ne voulait pas parler. (A suivre...)