Résumé de la 16e partie n Parker se tenait dans l'ombre, prêt à agir. Il vérifie les armes dans sa poche et attend sa proie face au restaurant. Il attendit qu'ils soient bien entrés pour ramasser son sac. En quelques foulées, il fit le tour du parking, prenant soin de rester caché par le massif d'arbres. Il traversa la rue et courut derrière le cinéma. Une cinquantaine de voitures étaient garées. Il se dirigea vers une Chevrolet marron foncé, vieille de huit ans, discrètement garée dans le coin le plus reculé. Ouvrir la porte ne lui prit qu'une minute. Il se glissa sur le siège, mit la clef dans le contact et tourna. Le moteur ronfla à régime régulier. Il eut un sourire imperceptible et après un dernier regard aux alentours déserts, fit démarrer la voiture. La rue et vide et il passa devant le cinéma sans allumer les phares. Quatre minutes plus tard, la vieille berline marron s'engageait dans l'allée circulaire de la maison des Peterson sur Driftmood Lane et se garait derrière une petite Vega rouge. Le trajet de Manhattan à Carley prenait habituellement moins d'une heure, mais les prévisions météorologiques alarmantes avaient poussé les habitants de la banlieue à quitter New York plus tôt. Avec la densité de la circulation et les plaques de verglas sur les autoroutes, Sharon mit presque une heure vingt pour arriver chez Steve. Mais elle se souciait peu de cette lenteur exaspérante. Elle pensait seulement à ce qu'elle allait dire à Steve. «Cela ne peut pas marcher pour nous... Nous n'avons pas les mêmes idées... Neil n'acceptera jamais... Ce serait plus simple de ne plus nous voir.» La maison de Steve, une maison de style colonial en bois, blanche avec des volets noirs, oppressait Sharon. La lumière de la véranda était trop crue. Les arbustes le long des murs étaient trop hauts. Sharon savait que Steve et Nina y avaient à peine vécu quelques semaines avant la mort de la jeune femme, et que lui n'avait fait aucune des transformations projetées en l'achetant. Elle gara sa voiture après les marches du perron et se prépara inconsciemment au feu roulant de l'accueil de Mme Lufts et à la froideur de Neil. Mais ce serait la dernière fois. Cette pensée accrut sa mélancolie. De toute évidence, Mme Lufts surveillait son arrivée. La porte d'entrée s'ouvrit dès que Sharon descendit de voiture. «Mademoiselle Martin, mon Dieu, ça fait plaisir de vous voir.» La silhouette trapue de la femme emplissait le seuil de la porte. Son visage aux traits menus, ses yeux brillants et curieux lui donnaient l'air d'un écureuil. Elle portait un lourd manteau de drap rouge et des bottillons de caoutchouc. «Bonjour madame Lufts.» Sharon la précéda dans la maison. Mme Lufts avait cette habitude de se tenir toujours si près de vous qu'on avait à chaque fois l'impression d'étouffer. Elle recula juste assez pour laisser passer Sharon. «C'est vraiment gentil à vous de venir, dit-elle. Voilà donnez-moi votre cape. J'adore les capes. Elles vous donnent un air charmant et féminin vous ne trouvez pas ?» Sharon posa son sac et son nécessaire de voyage dans l'entrée. Elle retira ses gants. «Sans doute, oui, je n'y ai jamais pensé.» Elle jeta un coup d'œil dans le salon. « Oh !...» (à suivre...)