Privation - Jusqu'à quand doit durer et perdurer le calvaire de toute une localité où les robinets sont à sec désespérément. Les habitants du village Tafoughalt dans la commune d'Aït Yahia Moussa, à 35 kilomètres au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, vivent depuis plus de quatre mois au rythme des pénuries d'eau. En effet, les robinets sont secs depuis le mois de septembre dernier et ce, malgré la réalisation d'une conduite d'alimentation qui n'a toutefois pas été accompagnée d'une station de pompage comme réclamée par la population. Les citoyens livrés à eux-mêmes ne peuvent compter que sur les anciennes fontaines du village comme au bon vieux temps. «Nous sommes pris en otage par ce problème qui n'a que trop duré. Si en hiver on compte sur les anciennes fontaines, en été c'est un véritable calvaire. Quand les fontaines sont taries, on ne compte que sur nos propres moyens pour nous approvisionner en eau potable», nous dira un habitant excédé par cette situation. Les plus pénalisés sont notamment les femmes et les jeunes filles contraintes de porter de lourds jerricans sur le dos à longueur d'année. En été, elles doivent aller encore plus loin pour chercher ce liquide vital. «On vit comme ont vécu comme nos mères et grands-mères. Au XXIe siècle, nous sommes contraintes de nous approvisionner en eau à l'ancienne, comme si nous n'avions pas eu notre indépendance», déplore Fatiha, jeune étudiante de ce village. Il faut dire que ce problème ne date pas d'aujourd'hui, et les promesses des responsables de la direction des ressources en eau sont restées vaines. En effet, cette dernière avait promis aux représentants de ce grand village, au mois d'août dernier, de résoudre ce problème, tout en insistant sur le fait que les entreprises retenues ont été sommées de démarrer les travaux afin de permettre au village d'être alimenté depuis le barrage Koudiet Acerdoune. Mais à ce jour, les habitants attendent avec impatience la réalisation de cette station qui mettra un terme à leurs souffrances. Il est encore loin le bout du tunnel. Les entreprises chargées de réaliser ce projet, ainsi que celui de l'assainissement, entameront-elles les travaux dans les prochains jours ? La question reste posée. En attendant, les habitants souffrent le martyre et sont contraints de s'approvisionner en eau par leurs propres moyens et se demandent ce que font les autorités locales censées être à leur service.