Le front social bouillonne en Algérie depuis le début de l'année en cours. En effet, une série de grèves agite plusieurs secteurs à travers tout le pays. Nombre de dossiers sont en attente, et la fin 2012 risque d'être encore plus «chaude» avec les mouvements de protestation qui se propagent et d'autres qui se profilent à l'horizon. Alors que les autorités locales peinent à installer les Assemblées communales dans un climat serein, plusieurs corporations de travailleurs continuent d'investir la rue pour réclamer leurs droits socioprofessionnels. Malgré une sensible accalmie comparativement à l'année 2011, l'année en cours connaît plusieurs mouvements de protestation et promet d'être bouclée au rythme des grèves et des rassemblements. Il s'agit, entre autres, de plusieurs corporations relevant des secteurs de la Santé, de l'Education, des gardes communaux, des ouvriers des chantiers d'extension du Métro d'Alger... Pour ce qui est justement des travailleurs des chantiers du Métro d'Alger, leur grève illimitée depuis le 21 novembre a causé un préjudice financier qui s'élève à plus de 60 milliards de dinars. Un chiffre astronomique qui nous a été avancé par un représentant des grévistes. Ce montant inclut, selon notre interlocuteur, les pénalités suite au retard dans l'avancement du projet, le coût du matériel loué et celui immobilisé. Il y a aussi le secteur de la Santé, dont les praticiens de la santé publique comptent revenir à la charge avec une grève nationale après-demain. C'est ce qui a été déclaré par le conseil national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), réuni le 6 décembre, et qui n'exclut pas une action commune de l'intersyndicale. Le Snpsp compte, en outre, introduire une action en justice contre le département de la Santé pour n'avoir pas honoré ses engagements. Les praticiens de la santé publique attendent toujours la satisfaction des revendications exprimées dans leur plateforme. Même son de cloche au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) qui a décidé d'observer deux jours de grève mardi et mercredi prochains, mot d'ordre qu'il a finalement gelé jusqu'après les vacances d'hiver. Selon le chargé de la communication de ce syndicat, Abdelkrim Aït Hamouda, «ce mouvement réunira toutes les coordinations affiliées au syndicat», la Coordination nationale des adjoints de l'éducation (Cnae), le Conseil national d'orientation scolaire et professionnelle (Cnosp), les laborantins ainsi que les professeurs de l'enseignement des trois paliers. Bien que le ministre de l'Education se soit dit ouvert au dialogue et disposé à prendre en charge les préoccupations des travailleurs du secteur, le Snte estime que les réunions tenues avec la tutelle ont «échoué». Pour leur part, les gardes communaux de 36 wilayas reviendront à la charge au courant de ce mois avec une marche nationale et un sit-in pour faire valoir leurs droits et dénoncer les failles de l'administration chargée de leur dossier. Enfin, la Fédération nationale des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme et ses 45 000 travailleurs relevant des différents organismes tels que les OPGI, AADL, DLEP, DUCH, CTC, CNERIB, OPREBATPH, CNAT, les agences foncières, les bureaux d'études et les laboratoires du secteur public n'écartent pas, tel que rapporté dans notre édition d'hier de recourir au débrayage afin de faire aboutir leurs revendications socioprofessionnelles.