Avancée - Pour la première fois à Alger, une chirurgie endovasculaire a été réalisée samedi à la clinique EL Azhar. «C'est la première fois à Alger et dans un établissement privé en Afrique du Nord qu'un médecin réalise une chirurgie endovasculaire chez un patient atteint d'anévrisme», a précisé à l'APS le Dr Ami Moussa, qui a elle-même effectué cette intervention. La chirurgie endovasculaire est une technique qui consiste à introduire une endoprothèse dans l'aorte par l'intermédiaire d'un guide en pratiquant deux ouvertures dans le pli de l'aine pour résorber une dilatation du vaisseau sanguin (anévrisme de l'aorte). L'anévrisme est une maladie de la paroi artérielle responsable de la dilatation de l'aorte abdominale. Les signes de la maladie sont souvent des douleurs abdominales. Lorsque cette maladie n'est pas prise en charge à temps, elle peut conduire à l'éclatement de l'aorte et entraîner le décès du malade par hémorragie interne. Contrairement à la chirurgie conventionnelle qui consiste en l'ouverture de l'abdomen pour placer une prothèse au niveau de la dilatation, la chirurgie endovasculaire présente moins d'inconvénients. Le Dr Ami Moussa a expliqué que cette technique est moins lourde que la chirurgie conventionnelle. L'anesthésie pratiquée chez le patient est plus légère et donc moins dangereuse chez le patient âgé. «Cette technique permet au patient de se réveiller au bout de quelques minutes et de quitter l'hôpital après quatre jours alors qu'en pratiquant une chirurgie conventionnelle, le patient met plusieurs heures avant de se réveiller et doit rester en observation pendant dix jours minimum», a souligné le docteur. Les inconvénients de la chirurgie conventionnelle sont, également, relatifs à l'augmentation des risques de décès (20% des cas), aux infections postopératoires et à l'occlusion abdominale. Cette technique est pratiquée depuis plus de dix ans en France et a fait ses preuves, a encore ajouté le Dr Ami Moussa. Au CHU d'Oran, les spécialistes ont aussi eu recours à la technique avec «un franc succès», a-t-elle rappelé. Quant au coût de l'opération, le Dr Ami Moussa regrette qu'il reste «relativement élevé», et pour venir en aide aux malades, elle a appelé à l'inscription de cette technique dans la nomenclature de la Sécurité sociale pour qu'elle soit subventionnée par l'Etat.