Attentats - Au moins 13 personnes ont été tuées et 47 autres blessées ce matin dans une série d'attaques à travers l'Irak. Ces derniers ont notamment frappé les provinces de Kirkouk et Diyala, au nord de Bagdad, ainsi que celle de Babylone, plus au sud, et visé des responsables, les forces de sécurité et la communauté chiite. Dans l'attentat le plus meurtrier, sept personnes, dont trois femmes et deux enfants, ont péri dans l'explosion de trois maisons dans la ville de Moussayeb, au sud de Bagdad. Quatre autres personnes ont été blessées. A Hilla, chef-lieu de la province de Babylone, deux personnes ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée devant les bureaux du conseil provincial. Dans la ville d'al-Latifiyah, à quelque 40 km au sud de Baghdad, un obus est tombé près d'une procession de pèlerins chiites, blessant trois pèlerins, a en outre révélé une source de la police locale. Aucun groupe n'a encore revendiqué cette attaque. Mais les insurgés sunnites, tels que l'Etat islamique en Irak (ISI), branche d'Al-Qaïda dans le pays, attaquent régulièrement les chiites lors des célébrations de cette communauté, comme pour les cérémonies de l'Arbaïn qui se tiennent les prochains jours. Ils s'en prennent aussi régulièrement à des cibles officielles et aux forces de sécurité pour déstabiliser le gouvernement, dominé par les chiites. Hier, le vice-premier ministre Saleh al-Mutlak a échappé à une tentative d'assassinat lorsqu'il participait à une manifestation dans la province d'Anbar, à 110 km à l'ouest de Baghdad, ont rapporté des agences de presse, citant une déclaration du bureau d'al-Mutlak. Selon la déclaration, plusieurs gardes du corps ont été blessés au cours de l'attentat qui a eu lieu au cours de la manifestation. Membre du bloc laïque Iraqiya soutenu par la communauté sunnite, Saleh Mutlak est vice-premier ministre dans un fragile gouvernement d'union, dirigé par le chiite Nouri al-Maliki. Ce dernier a été accusé par ses détracteurs d'être l'instigateur d'une série d'arrestations menées pour des raisons politiques, et plusieurs manifestations ont eu lieu cette semaine dans les provinces de Ninive, de Salaheddine et d'al-Anbar pour réclamer le départ de M. Maliki. Elles ont débuté à la suite de l'arrestation, le 20 décembre, pour «terrorisme» d'au moins neuf gardes du ministre des Finances Rifaa al-Issawi, un sunnite. Vendredi dernier, M. Maliki avait exprimé son «étonnement» face au lien établi entre ces arrestations et les «querelles politiques» entre Iraqiya et l'Alliance nationale, une coalition des partis religieux chiites, évoquant une tentative de «pousser tout le pays vers un conflit confessionnel».