Entraves - Certains oléiculteurs ont mis en exergue leurs difficultés essentiellement liées au manque de main-d'œuvre qualifiée pour la récolte d'olives. Les mauvaises techniques culturales, la cherté du matériel de conditionnement sont, entre autres, les problèmes rencontrés par les producteurs d'huile présents au 1er Salon international de l'oléiculture ouvert jeudi à la Safex. En tenue traditionnelle, El-hadj Lakhdar Mostfaoui, propriétaire d'une exploitation à M'sila dans la commune de Magra, nous dit : «Je possède 10 000 oliviers mais je n'ai pu récolter que le 1/3 puisque j'éprouve des difficultés à trouver des employés qualifiés pour la cueillette.» Pour cette saison, «nous sommes en pleine cueillette et j'ai pu produire déjà 8 000 litres d'huile». En revanche, pour Salah Aït Kheddache, producteur à Seddouk dans la wilaya de Béjaïa, le problème de la cueillette ne se pose pas. «Cette mission est assurée par la famille, certains volontaires et voisins et, comme de tradition, nous organisons une touiza en faveur de tous, mais je dois signaler que nous avons des difficultés vu la cherté du matériel d'emballage». Pour sa part, Rabah Magdoud, propriétaire d'une huilerie moderne à Beni-Amrane dans la wilaya de Boumerdès, ambitionne d'élargir son activité réalisée dans un cadre familial pour pouvoir exporter son huile. «Jai développé cette activité dans le cadre du dispositif d'aide accordée par la Chambre nationale d'agriculture (FNDRA) qui nous a permis de bénéficier d'un crédit de 4 millions de dinars. Aujourd'hui je produis en moyenne 100 quintaux par jour et j'ai pu satisfaire mes clients grâce à mon produit de qualité. Les oléiculteurs de Béchar ont, à leur tour, exposé leurs difficultés liées essentiellement au manque d'eau, surtout en été. Cela est à l'origine de la baisse de la production dans cette région. Ahmed Menasri, producteur d'huile depuis 2003 à Bouira, témoigne : «Malheureusement nous avons gardé de mauvaises habitudes qui consistent à laisser les olives longtemps exposées au soleil après la récolte, donc il est impossible d'avoir de l'huile de qualité.» Un producteur d'huile à Bouira se demande «pourquoi la taxe sur l'environnement s'applique uniquement à Bouira et non sur l'ensemble des wilayas du pays ?». Cependant, malgré ces problèmes à l'origine du faible rendement de l'oléiculture en Algérie, cette saison a été marquée par une bonne récolte selon les exposants. «Nous avons constaté un véritable renouveau de la filière oléicole. Il y a une volonté des producteurs à améliorer la qualité, l'extension des superficies et une compétition entre les différents producteurs», a déclaré le ministre de l'Agriculture et du Développement rural en marge du Salon. Et d'ajouter : «Ce salon, qui a vu la participation d'une cinquantaine d'exposants, est démonstratif à plus d'un titre : il y a une concurrence entre les acteurs et une émulation ainsi qu'une demande de plus en plus en hausse, aussi bien sur le marché national que mondial de l'huile d'olive».