Résumé de la 3e partie - On lui doit l'usage de la casse, de la rhubarbe, du tamarin et du myrobolan. C'est le développement de la science européenne qui provoquera son obsolescence, par exemple la description de la circulation sanguine par William Harvey en 1628. Néanmoins, cet ouvrage marqua longuement l'étude de la médecine, et même en 1909, un cours de la médecine d'Avicenne fut donné à Bruxelles. Avicenne se démarque dans les domaines de l'ophtalmologie, de la gynéco-obstétrique et de la psychologie. Il s'attache beaucoup à la description des symptômes, décrivant toutes les maladies répertoriées à l'époque, y compris celles relevant de la psychiatrie. Il est le premier à distinguer la pleurésie, la médiastinite et l'abcès sous-phrénique. C'est lui qui décrit les deux formes de paralysies faciales (centrale et périphérique), qui donne la symptomatologie du diabète et qui sait faire le diagnostic différentiel entre la sténose du pylore et l'ulcère de l'estomac. Avicenne décrit différentes variétés d'ictères. Il donne une description de la cataracte et de la méningite. Il insiste sur le rôle des rats dans la propagation de la peste. Il indique que certaines infections sont transmises par voie placentaire. Avicenne est le premier à préconiser des traitements par vessies de glaces et lavements rectaux. Il découvre que le sang part du cœur pour aller aux poumons, puis en revenir, et expose avec précision le système de ventricules et de valves du cœur. Il est le premier à décrire correctement l'anatomie de l'œil humain. Il émet aussi l'hypothèse selon laquelle l'eau et l'atmosphère contiendraient de minuscules organismes vecteurs de certaines maladies infectieuses. Mais avant tout, Avicenne s'intéresse aux moyens de conserver la santé. Il recommande la pratique régulière du sport ou l'hydrothérapie en médecine préventive et curative. Il insiste sur l'importance des relations humaines dans la conservation d'une bonne santé mentale et somatique. La médecine d'Avicenne pourrait être résumée par la phrase d'introduction de Urdjuza Fi-Tib (Poème de Médecine) : «La médecine est l'art de conserver la santé et éventuellement, de guérir la maladie survenue dans le corps.» Sa doctrine philosophique, en particulier sa métaphysique, se base sur celle d'Aristote et sur les travaux d'El-Farabi. (A suivre...)