Déclaration - Le S.G. de l'ONU a reconnu toutefois qu'il y avait aujourd'hui «peu de perspectives» de règlement de la crise dans ce pays. «Je suis reconnaissant à Lakhdar Brahimi pour sa ténacité, sa patience, sa ferme détermination et son dévouement», a déclaré Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse. Interrogé sur les vives critiques dont M. Brahimi fait désormais l'objet de la part des autorités syriennes, il a exprimé sa «totale confiance» au médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, ajoutant : «Il va continuer à travailler.» La presse officielle syrienne a qualifié récemment M. Brahimi de «faux médiateur», estimant qu'après des déclarations critiques envers le président syrien Bachar El Assad, il était devenu «partie prenante et non plus un médiateur». «Notre évaluation commune est qu'il y a encore un long chemin à parcourir avant de réunir les Syriens» des deux camps pour des négociations, a estimé M. Ban. «La situation est très sombre, très difficile et nous ne voyons pas beaucoup de perspectives de règlement (du conflit) pour le moment», a-t-il ajouté. MM. Ban et Brahimi se sont rencontrés lundi dernier à New York et le médiateur va poursuivre ses consultations cette semaine avec les membres permanents du Conseil de sécurité. M. Brahimi doit s'adresser au conseil le 29 janvier. D'autre part, un responsable onusien a affirmé hier, mardi, à l'issue d'une visite de quatre jours en Syrie, qu'il n'y avait «pas de solution humanitaire» au conflit dans ce pays, même si l'organisme international fera tout ce qu'il peut pour aider ceux qui sont dans le besoin. «Le sort du peuple syrien est épouvantable, mais c'est exactement ce à quoi vous pouvez vous attendre après deux ans de conflit implacable. Tellement de gens ont péri, ont été blessés, ont vu leur vie détruite», a indiqué John Ging, le directeur des opérations du Bureau de l'ONU pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha). «Les organisations humanitaires doivent faire ce qu'elles peuvent pour aider les gens à survivre à tout ça. Mais notre premier appel s'adresse aux dirigeants politiques» à l'étranger. «Si vous doutez de l'échelle de la tragédie, alors venez et voyez par vous-mêmes. Répondez aux mères, pères et enfants là-bas qui ne voient aucun espoir à l'horizon (...) vous devriez leur répondre sur l'échec politique». Lors d'une mission de quatre jours, de hauts responsables des opérations d'urgence des agences des Nations unies, comme l'Unicef, la FAO ou le HCR, se sont rendus à Deraa (sud), Homs (centre), et dans les environs de Damas, des villes touchées de plein fouet par la guerre civile. «Notre mission s'est rendue sur une ligne de front hier. Nous avons dû négocier avec le gouvernement et avec les dirigeants de l'opposition, et la bonne nouvelle, c'est que les deux parties se sont engagées au transfert de l'aide humanitaire à chaque fois que nécessaire», a dit M. Ging. «Il y a eu en fait un accord de cessez-le-feu lors de notre mission (...) Si cela peut-être fait pendant les quatre heures de notre mission, pourquoi cela ne peut pas être étendu pour le peuple syrien» par les deux parties ?, s'est-il interrogé. «L'obsession de l'opposition» Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé ce mercredi, «l'obsession» de l'opposition syrienne à vouloir renverser le régime du président Bachar El Assad, estimant qu'elle empêche le règlement politique du conflit. «Tant que cette position irréconciliable restera en vigueur, il ne se passera rien de bon. Les combats vont se poursuivre, les gens vont continuer à mourir», a-t-il poursuivi. Le chef de la diplomatie russe a aussi regretté le manque de bonne volonté de la part des pays occidentaux à convaincre les opposants à dialoguer avec le pouvoir. «Certains de ces pays et autres du Proche-Orient ont salué la création de la coalition (de l'opposition). A la question de savoir pourquoi nos partenaires encourageaient une approche consistant à renoncer au dialogue, on nous a expliqué que l'essentiel était de réunir l'opposition avant de la convaincre de prendre une position plus constructive», a-t-il déclaré.