Résumé de la 52e partie n Neil a comme un remords de n'avoir pas pu défendre et protéger sa mère quand l'homme l'avait assassinée. Sa respiration s'accéléra, il étouffait. «Neil.» Sharon frottait sa joue, contre la sienne. «Pense au moment où nous sortirons d'ici. Ton papa sera si content de nous revoir. Je suis sûre qu'il nous emmènera nous amuser. Tu sais, j'aimerais aller faire du patin à glace avec toi. Tu n'avais pas accompagné ton papa l'autre jour lorsqu'il était venu à New York. Et après nous avions l'intention de t'emmener au zoo, près de la patinoire...» Il écoutait. Sharon avait vraiment l'air de penser ce qu'elle disait. Il aurait bien voulu venir ce jour-là, mais quand il l'avait dit à Sandy, ce dernier lui avait expliqué que Sharon n'avait sûrement pas envie qu'il vienne mais qu'elle voulait seulement faire plaisir à son père en demandant à Neil de les accompagner. «Ton papa m'a dit qu'il veut t'emmener voir des matchs de football à Princeton, l'automne prochain, continuait-elle. J'allais aux matchs de Darmouth quand j'étais étudiante. Tous les ans, ils jouaient contre Princeton, mais ton papa n'y était plus à cette époque. J'étais dans un collège de filles, Mount Olyoke. C'est à deux heures à peine de Darmouth et nous y allions souvent en bande le week-end, spécialement à la saison des matchs de football...» Sa voix était drôle, un peu comme un grommellement. «Beaucoup d'hommes emmènent leurs familles aux matchs. Ton papa est tellement fier de toi. Il dit que tu es si brave quand tu as tes crises d'asthme. Il dit que peu d'enfants supporteraient d'avoir une piqûre par semaine sans rien dire, mais que toi tu ne te plains jamais, tu ne pleures jamais.» C'était si dur de parler. Elle avala péniblement sa salive. «Neil, si nous faisions des projets ? C'est toujours ce que je fais quand j'ai peur ou que je suis malade. Je pense à quelque chose de bien, quelque chose que j'aimerais faire. J'étais au Liban l'année dernière — c'est un pays à environ huit mille kilomètres d'ici — et j'écrivais une histoire sur la guerre, là-bas. J'habitais dans un endroit infesté de rats, et une nuit j'ai été très malade. J'avais la grippe et la fièvre, et j'étais toute seule et j'avais mal partout, aux bras, aux jambes, exactement comme aujourd'hui, et je me suis forcée à penser à quelque chose que j'aimerais faire à mon retour à la maison. Je me suis souvenue d'un tableau dont j'avais très envie. Un port avec des bateaux à voiles. Et je me suis juré que, dès mon retour à New York, je m'offrirais ce tableau. Et c'est ce que j'ai fait.» Sa voix baissait de plus en plus. Il avait du mal à saisir tous les mots. «Nous devrions penser à ce qui te ferait plaisir, vraiment plaisir. Tu sais que ton papa dit que les Lufts vont bientôt partir en Floride maintenant.» Neil sentit un poing gigantesque lui écraser la poitrine. «Calme-toi, Neil ! Rappelle-toi. Inspire... expire... respire lentement. Bon, quand ton papa m'a montré votre maison et que j'ai vu la chambre des Lufts, j'ai regardé par la fenêtre et c'était tout à fait comme mon tableau. A suivre D'après Mary Clark Higgins