Une année, jour pour jour, après le terrible tremblement de terre, les mesures prises par les autorités pour venir en aide aux sinistrés (relogement, indemnisation, accélération des travaux de reconstruction, équipement des sites des chalets?) traînent en longueur, laissent à désirer et surtout ne font pas l?unanimité au sein d?une certaine frange de la population qui s?estime lésée. «Amateurisme des entrepreneurs dans l?exécution des travaux, irrégularité dans l?arrivage des matériaux de construction, retards considérables dans les délais de livraison des édifices restaurés et inexistence de contrôle des travaux par les pouvoirs publics», telles sont les remarques et les appréciations des habitants des immeubles touchés par le séisme d?il y a une année et dont la reconstruction et la réhabilitation sont prises en charge par l?Etat. N?ayant bénéficié ni de nouveaux logements, ni de chalets, ni même d?une quelconque tente, certains occupants des immeubles vétustes de la capitale (à Belcourt notamment) ont été priés, quelques semaines après la catastrophe du 21 mai 2003, de vider les lieux pour que les entreprises entament les travaux de démolition et de reconstruction de ces bâtisses fortement endommagées par le tremblement de terre. Après leur avoir promis que les travaux se feraient en moins de trois mois, les malheureux «déménagés» malgré eux sont, une année plus tard, dans une situation à la limite du supportable. Certains ont sous-loué à prix fort chez des privés, tout en continuant à payer les loyers initiaux à l?Opgi ; d?autres se sont réfugiés chez des parents ou des amis avec toute la promiscuité qu?on devine. Affaires et meubles dispersés et malmenés, travaux se déroulant au ralenti ou souvent arrêtés dans leurs anciennes demeures et dépenses supplémentaires sans aucune possibilité de se voir un jour remboursés, ces sinistrés sans nom de la catastrophe naturelle de l?an dernier prennent leur mal en patience et attendent avec angoisse la récupération de leurs habitations. Certes, ils ont tenté de s?adresser à qui de droit pour expliquer leur dramatique situation, mais ils ont été envoyés d?une administration à une autre sans explication et sans résultat. De l?Ofares, organisme chargé de l?opération de reconstruction des immeubles touchés par le séisme dans la wilaya d?Alger en passant par cette dernière, le wali délégué ou l?APC et même le commissariat du quartier, aucune autorité n?a pu leur donner des explications sur les raisons du retard des travaux ou sur la procédure à suivre pour récupérer les indemnisations de double loyer, s?ils en ont droit.