Message - «Aucun être humain ne saurait être la propriété de l'un de ses semblables», Ban Ki-moon. «Quatre-vingt-cinq ans se sont écoulés depuis l'entrée en vigueur de la Convention relative à l'esclavage. Pourtant, cette pratique déshumanisante connaît, au XXIe siècle, des formes nouvelles.» C'est ce qu'a déclaré dans un message destiné à marquer la Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage, le 2 décembre, le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon. Il a en outre exhorté en cette occasion les Etats membres à se mobiliser contre ce fléau. «Le mouvement anti-esclavagiste a conduit la communauté internationale à proclamer que les différentes formes d'esclavage constituaient une atteinte à cette condition humaine qui est notre bien commun et à déclarer qu'aucun être humain ne saurait être la propriété de l'un de ses semblables.» L'article 4 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme stipule, quant à lui, que «nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude. L'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes». Aujourd'hui, avait plaidé le Secrétaire général, les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé doivent s'unir pour abolir toutes les formes contemporaines de l'esclavage. En cette journée de l'année dernière, il avait été mis l'accent sur les nouvelles formes que revêt l'esclavage : servitude pour dettes, servage, travail forcé, travail et servitude des enfants, trafic de personnes et d'organes humains, esclavage sexuel, utilisation d'enfants soldats, vente d'enfants, mariage forcé et vente de femmes et exploitation de la prostitution. Selon l'Organisation internationale du travail, près de 21 millions de femmes, d'hommes et d'enfants dans le monde sont encore victimes de l'esclavage et du travail forcé. Ce qui veut dire qu'ils sont prisonniers d'un travail «qui leur a été imposé ou abusivement présenté comme enviable et qu'ils ne peuvent quitter». Une femme qui accepte de louer son utérus moyennant une rémunération ne semble pas être très éloignée de cette approche. Parmi les instruments dont dispose l'ONU pour lutter contre ces nouvelles formes d'esclavage, le Secrétaire général, citera le Fonds de contributions volontaires des Nations unies pour la lutte contre les formes contemporaines d'esclavages. Pourtant, regrette Ban Ki-moon, ce fonds «manque cruellement d'argent pour mener à bien sa mission et pour répondre à une demande de plus en plus importante». Aussi, à l'occasion de cette Journée internationale, M. Ban Ki-moon avait exhorté les pouvoirs publics et les entreprises à le financer, à l'appui de son action en faveur des victimes dans le monde entier. «Ensemble, faisons tout notre possible pour aider les millions de personnes qui sont réduites à l'esclavage et qui sont privées de leurs droits élémentaires et de leur dignité», avait insisté le secrétaire général de l'ONU en conclusion.