Préoccupation - Si la délinquance juvénile a enregistré une baisse par rapport à l'année 2011, le phénomène de pédophilie, lui, enregistre une hausse alarmante. Les crimes de pédophilie ont pris de plus en plus d'ampleur dans la société algérienne. Hier, Mme Kheira Messaoudène, commissaire divisionnaire, a, dans une intervention, tiré la sonnette d'alarme sur ce fléau. Pour elle, seule une culture de dénonciation de tels crimes permettrait de l'endiguer. Mme Messaoudène a préconisé pour ce faire, un travail de sensibilisation en direction des parents et des enfants pour leur permettre de se protéger eux-mêmes. Elle a mis en avant le rôle des équipes de la protection de l'enfance de la DGSN mises en place depuis 2002 au niveau des 48 wilayas afin de réduire ces crimes. On apprend ainsi, qu'il existe 50 équipes de protection de l'enfance, dont trois à Alger. Ces équipes effectuent des patrouilles, de jour comme de nuit, pour contrôler les locaux publics et l'âge des clients ainsi que le comportement sur la voie publique, a-t-elle expliqué. Il reste à savoir si ces équipes sont capables de détecter les futurs criminels, en particulier dans nos écoles qui ne sont plus des havres de paix comme c'était le cas jusqu'à un passé récent. Et pourquoi ne pas briser le tabou en lançant des campagnes de sensibilisation et de prévention en direction aussi bien des élèves que des enseignants ? En attendant, l'émergence d'une stratégie efficace de détection de cas pédophilie, la délinquance juvénile toutes formes confondues, continue son ascension, en dépit d'une légère baisse pour l'année passée. 2012 a enregistré l'implication de plus de 7 869 mineurs dans différents délits, contre 9 043 en 2011. Cette baisse a été rendue possible grâce aux campagnes de sensibilisation menées par les services de sécurité avec le concours de la société civile et des médias qui jouent «un rôle important», a expliqué la première responsable du service des mineurs. Mais aussi aux portes ouvertes et aux journées d'études organisées par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). A noter que sur cette liste noire des délits, le vol vient en tête des méfaits commis par ces jeunes délinquants avec 2 870 mineurs impliqués, suivi des coups et blessures volontaires, puis viennent la destruction de biens d'autrui et la formation d'associations de malfaiteurs. Concernant les homicides, Mme Messaoudène a indiqué que 17 jeunes délinquants ont commis des homicides tandis que 19 enfants ont été victimes de meurtre durant l'année 2012. 58 cas d'agression contre ascendant sont le fait de mineurs, a-t-elle ajouté. A préciser que cette intervention de Mme Messaoudène a eu lieu à l'occasion du forum de la Sûreté nationale pour présenter le programme «Année algérienne de la prévention de proximité en milieu urbain».