Trois mois après son arrivée au pouvoir, le Président mexicain, Enrique Peña Nieto, a envoyé un signal fort contre la corruption avec l'arrestation de la présidente du syndicat des enseignants, accusée d'avoir détourné plus de 150 millions d'euros des cotisations de ses adhérents. Considérée comme la femme la plus puissante du Mexique, Elba Esther Gordillo, 68 ans, est dirigeante du Syndicat national des travailleurs de l'enseignement (SNTE) depuis 1989. Elle a passé sa première nuit, celle de lundi à mardi, à la prison pour femmes de Santa Martha. Elle a été arrêtée lundi soir à la descente de son jet privé en provenance de San Diego, aux Etats-Unis, où elle possède plusieurs propriétés. La somme que la Maestra est accusée d'avoir détournée, en utilisant des prête-noms et à travers des comptes en Suisse et au Liechtenstein, ne représente peut-être que la partie émergée d'un iceberg, sur lequel les pouvoirs précédents ont fermé les yeux : le dossier d'accusation ne concerne que 2 des 81 comptes bancaires du SNTE. Le message lancé par le nouveau pouvoir mexicain a été résumé par le ministre de la Justice annonçant l'arrestation de La Maestra : «Personne n'est au-dessus de la loi.» L'arrestation de Mme Gordillo est aussi un coup porté au parti Action nationale qui a exercé le pouvoir pendant 12 ans avec deux présidents.