Résumé de la 5e partie - Loin de l'image idyllique d'un pharaon poète et rêveur mystique, le règne d'Akhénaton est considéré par beaucoup d'égyptologues comme une période sombre de l'Egypte antique. L'or est alors un élément de première importance dans la politique internationale, et l'Egypte, prospère, est réputée en posséder à profusion. Alors qu'une grande partie du prestige moral du royaume et de son influence à l'extérieur repose sur sa prodigalité (ce qu'avait parfaitement compris Amenhotep III), Akhénaton est beaucoup moins généreux que son père et les envois d'or s'amenuisent considérablement. Les rois d'Assyrie, de Babylone et du Mitanni s'en plaignent dans les lettres qu'ils adressent à leur « frère » d'Egypte, sur des tons de moins en moins amicaux. À la fin du règne, il ne subsiste presque rien de l'empire asiatique des premiers Thoutmosides. La mort d'Akhénaton est entourée de mystère. On ne sait ni quand ni comment il décède, ses successeurs ayant tout fait pour effacer les traces du roi hérétique. Tout au plus peut-on dater de l'an XVII ou XVIII la dernière inscription qui le mentionne. Cependant, certains suggèrent que l'éclipse totale de soleil du 14 mai -1337 pourrait être concomitante avec sa mort. La tombe d'Akhénaton a été aménagée dans la nécropole royale d'Amarna. Découverte par des fellahs à la fin du XIXe siècle, puis redécouverte en 1891, la tombe fut fouillée par Howard Carter en 1892, qui en releva les décors des parois accessibles pour le compte de l'Egyptian Exploration Fund. De 1893 à 1894, le tombeau a été fouillé par Alexandre Barsanti pour le compte du Service des Antiquités égyptiennes, et dégagé des gravats qui l'encombraient, révélant son plan et découvrant les restes du sarcophage externe du roi ainsi que de son coffre à canopes et de nombreux fragments d'oushebtis au nom du roi. Brisés en centaines de morceaux ces vestiges de l'équipement funéraire royal ont été transportés au musée égyptien du Caire, où ils ont été reconstitués et sont désormais exposés. L'ensemble de ces indices démontre que dans un premier temps, le roi a bien été inhumé dans la tombe qu'il s'était fait aménager dans sa nouvelle capitale. Après le retour à l'orthodoxie religieuse et (probablement) d'un premier pillage de la nécropole royale, le corps du roi a été déplacé et inhumé dans la tombe de sa mère dans la Vallée des rois. En 1907, Davis et Ayrton fouillant dans la vallée des rois, mettent au jour la tombe KV55 qui contenait plusieurs restes de viatiques funéraires royaux de la fin de la XVIIIe dynastie, dont un grand sarcophage en bois doré dont les cartouches royaux ont été martelés, effaçant à jamais le nom de son propriétaire, et dont le visage en or a été arraché, défigurant la tête du sarcophage. Plusieurs autres objets portaient également des cartouches qui avaient été systématiquement effacés, signe caractéristique de la damnation mémoriae subie par les souverains amarniens au cours de la XIXe dynastie.