Vérité Ce film, qui tire à boulets rouges sur Bush et sa politique en Irak, a eu la vedette à Cannes. C?est la preuve qu?en Amérique, tout n?est pas pourri. La 57e édition du Festival international de Cannes s?est clôturée, hier, samedi, avec la cérémonie de remise de la Palme d?or qui a été décernée au réalisateur américain Michael Moore pour son film Fahrenheit 9/11. Il est à noter que le documentaire, pour son contenu dénonciateur, disons réquisitoire, a été sur la Croisette le grand triomphateur, voire la révélation, car il est une critique ouverte de la politique étrangère du président américain Bush. Sur son film, le réalisateur a affirmé en recevant son trophée : «J?espère que ceux qui sont morts en Irak ne sont pas morts pour rien.» Michael Moore, qui s?est dit «écrasé» par l?émotion, a exprimé l?espoir que cette récompense permettra à son film de sortir aux Etats-Unis, pour que «le peuple américain puisse le voir» et pour «faire éclater la vérité». Car, a-t-il ajouté en citant Abraham Lincoln, «un républicain d?une autre trempe», «si on dit la vérité au peuple, la République sera sauve». Il a notamment dédié son film au peuple irakien «et à tous ceux qui souffrent à cause de nous, les Etats-Unis», en soulignant que des millions de ses compatriotes partageaient ses idées. «Beaucoup de gens veulent cacher la vérité, la mettre au placard, mais vous l?avez sortie du placard», a-t-il dit à l?adresse du jury présidé par son compatriote Quentin Tarantino. Le trublion du cinéma américain a également indiqué avoir «le grand espoir que les choses changeront». «Je ne suis pas seul. Il y a des millions d?Américains comme moi et je suis comme eux.» Son film, violent réquisitoire contre la politique étrangère de George W. Bush et la guerre en Irak, est le premier documentaire à décrocher la Palme d?or à Cannes depuis Le monde du silence de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle en 1956. Il est à rappeler que Michael Moore avait remporté, il y a deux ans, le Prix du 55e anniversaire pour son précédent documentaire Bowling for Columbine. Le Grand Prix, qui passe pour une Palme d?or bis, revient à Old Boy, une adaptation d?un manga éponyme réalisée par le cinéaste coréen Park Chan-Wook. La France est représentée trois fois au palmarès, par le prix d?interprétation féminine de Maggie Cheung dans Clean, d?Olivier Assayas, par le prix de la mise en scène attribué à Tony Gatlif, réalisateur d?Exils, et par le prix du scénario décerné à Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri pour Comme une image. Le prix d?interprétation masculine a été remis à Yagira Yuga, dans Nobody Knows, du réalisateur japonais Kore-eda Hirokazu. Le prix du jury récompense Tropical malady, premier film thaïlandais à avoir jamais été en compétition à Cannes. Son réalisateur est Apichatpong Weerasethakul. Le jury présidé par Quentin Tarantino a tenu à attribuer un prix du jury à Irma p. Hall, une actrice du film The Ladykillers des frères Joel et Ethan Coen. La Caméra d?or, qui récompense un premier long métrage, échoit à Or (Mon trésor), réalisé par Karen Yedaya. Ce film avait été présenté dans le cadre de la semaine de la critique.