Le chef de l'Etat vénézuélien, Hugo Chavez Frias, est mort hier à Caracas, après avoir mené un combat acharné pendant près de deux ans contre un cancer qui le rongeait. Ce dernier a eu raison du «comandante», laissant son pays sous le choc et dans l'incertitude. «Nous avons reçu l'information la plus éprouvante et la plus tragique que nous puissions annoncer à notre peuple. A 16h 25 (20h 55 GMT) aujourd'hui 5 mars, est mort notre commandant-président Hugo Chavez Frias, après avoir combattu avec acharnement une maladie pendant près de deux ans», a déclaré dans une allocution retransmise par toutes les chaînes de télévision du Venezuela le vice-président et héritier désigné, Nicolas Maduro. Depuis la veille, lundi, l'incertitude planait sur le sort du président, hospitalisé dans un établissement militaire de la capitale. Il luttait depuis juin 2011 contre un cancer dans la zone pelvienne et son état de santé s'était aggravé ces dernières heures, selon le gouvernement. Après plus de deux mois d'hospitalisation à Cuba, M. Chavez était rentré par surprise à Caracas le 18 février, mais n'avait ni été vu ni entendu depuis cette date. Le pays vivait depuis au rythme des rumeurs et démentis autour de la santé du président, le gouvernement affirmant qu'il continuait de diriger le pays, l'opposition réclamant des informations claires. Vainqueur de toutes les élections auxquelles il était candidat depuis son arrivée au pouvoir en 1999, Hugo Chavez est mort alors qu'il avait été réélu pour un nouveau mandat de six ans, le 7 octobre 2012. Le 10 janvier, il n'avait pas été en mesure de prêter serment et son investiture a été repoussée sine die par le gouvernement, une décision avalisée par le Tribunal suprême de justice (TSJ), mais contestée par l'opposition. Chantre exubérant et charismatique d'un «socialisme du XXIe siècle», Hugo Chavez était un ancien lieutenant-colonel parachutiste. Si son parcours politique est vierge de toute défaite dans les urnes, son siège avait vacillé pendant quelques heures au moment d'une tentative de coup d'Etat finalement déjouée en 2002. «J'ai le cœur détruit, c'est comme si j'avais perdu un père ou un fils», confie Ariani Rodríguez, devant la porte de l'hôpital militaire de Caracas, où des centaines de militants pleurent la mort de leur président. «Le commandant n'est plus physiquement avec nous, mais il nous reste sa pensée, son leadership», déclare, émue, cette enseignante portant une pancarte proclamant «Je suis Chavez», et un tee-shirt représentant les yeux du défunt dirigeant «anti-impérialiste». Les autorités ont décrété sept jours de deuil et des funérailles nationales sont prévues pour vendredi.