Résumé de la 3e partie - Dihya s'engage une dernière fois dans la bataille en 702 à Tabarqa. La défaite de ses troupes est en partie due à la trahison de Khalid, jeune Arabe, que la reine avait épargné et adopté. Au moment de l'époque romaine et byzantine, certains Zénètes étaient chrétiens. Certains historiens comme Gabriel Camps, (dans son livre Berbères - Aux marges de l'histoire) pensent que Dihya était chrétienne, parce qu'elle était la fille de Matya lui-même fils de Tifan. Ces noms seraient les déformations de Matthieu (comme l'Apôtre) et Théophane (repris par de nombreux saints chrétiens). Le christianisme était, en outre, largement répandu, une grande partie des populations berbères du Nord ayant été christianisées sous l'empire romain. Les Zénètes et le reste des Berbères (plusieurs tribus non Zénètes comme les Houaras ou les Awraba) ont fait partie des troupes de la Kahina qui ont combattu les musulmans. Ibn Khaldoun nomme pour source Hani B. Bakur Ad Darisi. Celui-ci donne les renseignements sur la vie de Dihya, affirmant notamment qu'elle avait des démons qui lui dictaient des prédictions. L'historiographie a également mis l'accent sur la politique de la terre brûlée qui aurait été pratiquée sous la Kahena, ce qui aurait motivé le mécontentement des cultivateurs de la côte. Cette version est contestée par certains selon lesquels, il se serait agi, pour les historiens musulmans, de discréditer la reine berbère hostile à l'expansion musulmane : des villes et des villages auraient certes effectivement été brûlés, mais cela s'expliquerait non par l'invasion arabe, mais par le fait que l'Afrique du Nord, depuis la chute de l'empire romain d'Occident, était le théâtre d'affrontements entre Byzantins et autochtones, voire entre Berbères nomades et sédentaires. Entre l'antique Thevest romaine (aujourd'hui Tébessa) et l'agglomération de Bir El-Ater se trouve un puits appelé «Bir El-Kahena» (le puits de la Kahena), en référence ou en souvenir du lieu où elle aurait été tuée. A Baghaï, petit village à une vingtaine de kilomètres de Khenchela, les habitants désignent certaines ruines anciennes comme les ruines du «palais de la Kahena». Le nom de la rivière Meskian, où Kahena remporta sa première victoire contre le général Ibn Numan, ainsi que celui du village de Meskiana qu'elle traverse, viendrait des mots berbères Mis n Kahina qui signifie «les fils de Kahena». Certains Berbères chaouis des Aurès disent qu'ils ont le «nez de la Kahena», un nez particulier d'une grande beauté, un peu comme celui de Cléopâtre. En Tunisie, le seul endroit qui témoigne de l'existence de la Kahena est l'amphithéâtre d'El-Djem. Une seule statue a été construite au Maghreb à la mémoire de la Kahena. (A suivre...)