Mais c'est la Kahina qui a défrayé la chronique, au VIIe siècle de l'ère chrétienne. Rappelons que Kahina, «prêtresse, devineresse» est le surnom que les Arabes donnaient à cette reine des Aurès qui s'était opposée à leur progression. Selon les mêmes historiens, son véritable nom serait Dayhia fille de Matiya ben Tifan ou encore Damiya fille de Yunafiq. On trouve encore Dihiya et Dîyya. On a beaucoup polémiqué sur la religion de Dihiya. Certains auteurs pensent qu'elle était juive, à cause de sa tribu, les Djerawa, qui, selon Ibn Khaldûn, était largement judaïsée au VIIe siècle. D'autres pensent qu'elle était chrétienne, tirant en cela argument de sa filiation (Matiya et Tifan sont des déformations de Mathieu et Théophane) mais aussi du nom de Damiya qui était sans doute un diminutif du nom latin Damiana. En fait, en l'absence d'informations précises, on ne peut trancher ni pour l'une ni pour l'autre de ces hypothèses et Dihiya pouvait être juive, chrétienne et même païenne. D'ailleurs, un auteur musulman, al Malikî, écrit que pendant sa retraite, Dihiya était accompagnée d'une grande idole en bois, transportée sur un chameau. Il pourrait s'agir d'une divinité berbère et non forcément, comme on l'a écrit, d'une statue du Christ ou de la Vierge Marie.