Urgence - Des centaines d'enfants, âgés en moyenne de dix ans, souffrent d'insuffisance rénale chronique et nécessitent une transplantation en urgence. Le nombre d'enfants dialysés en Algérie est estimé à 800 d'une moyenne d'âge de 10 ans. «Ils doivent être transplantés en urgence car plusieurs complications peuvent découler des épurations néphrologiques», a précisé le Pr Rayane à l'APS, en marge de la célébration, hier, de la Journée nationale de transplantation rénale, au CHU de Béni Messous. La maladie rénale chronique chez l'enfant est due à une néphropathie héréditaire et glomérulaire générée par la multiplication des mariages consanguins en Algérie, a souligné le spécialiste. Le Pr Tahar Rayane a tenu à souligner l'importance de la prévention en aval et en amont contre l'insuffisance rénale par une bonne hygiène de vie et par l'implication des pouvoirs publics dans la création d'un registre national informatisé des insuffisants rénaux. De son côté, le Dr Lynda Badaoui, néphrologue au CHU de Tizi Ouzou, a tiré la sonnette d'alarme sur le manque de matériel néphrologique adapté aux enfants, ce qui a causé, dit-elle, «le décès de 14 enfants sur les 85 souffrant d'insuffisance rénale dans le même CHU, depuis 2005». «Les néphrologues utilisent le même type de matériel avec les adultes et les enfants, ce qui est incompatible avec la taille et le poids des enfants et n'est pas efficace dans la plupart des cas», a déploré le Dr Badaoui. La transplantation rénale chez l'enfant est «délicate» sachant que les donneurs potentiels figurent parmi les proches du malade et qui eux-mêmes peuvent être porteurs du gène de la malformation néphrétique, explique le Dr Faïza Zerdoumi, du CHU Lamine-Debaghine. Le seul moyen de permettre à ces enfants d'avoir une vie normale, loin des contraintes hospitalières liées à la dialyse, est de créer un registre national des insuffisants rénaux chroniques pour avoir une estimation réelle du nombre de malades, a estimé le Dr Zerdoumi. Elle a aussi souligné que les citoyens doivent être sensibles à la détresse d'autrui et se porter volontaires pour la greffe d'organes en cas de mort encéphalique. Certains cas d'insuffisances rénales peuvent être évités par la prise en charge précoce des malformations néonatales urologiques par des interventions chirurgicales, selon la même spécialiste. Une note d'optimisme enfin : l'Institut national du rein qui sera fonctionnel au mois de septembre prochain aura pour mission de distribuer des cartes de donneur à tous les citoyens qui désirent offrir leurs organes en cas de mort encéphalique.