Colère - Ce matin, la colère des citoyens était visible dans toute la ville des ponts, et les services de sécurité mobilisés à l'occasion appellent au calme pour éviter d'éventuels dépassements. Plus de 2 000 personnes se sont rassemblées ce matin devant les domiciles des deux victimes pour dénoncer un acte qualifié de «terrorisme contre l'enfance». Parmi les présents, nous avons remarqué plusieurs autorités de la ville. Le premier responsable de la wilaya de Constantine qui s'est prononcé devant certains confrères, a reconnu que «c'est une menace contre les enfants. Les criminels seront démasqués dans les prochaines heures et je promets à toute la population une sanction exemplaire. Nous allons combattre ce fléau avec toute la force». Nous apprenons également que les travailleurs de plusieurs entreprises de la région ont observé un arrêt de travail. Selon un journaliste de la radio locale, les habitants s'insurgent et manifestent ce matin contre «les agissements immoraux et répétitifs des criminels et le manque de sécurité au niveau de la nouvelle ville». Du haut des minarets des mosquées de la ville, sont diffusés, depuis les premières heures de la matinée, des versets coraniques. Selon d'autres sources, les citoyens disent «continuer à protester jusqu'à ce qu'une solution définitive soit trouvée au problème sécuritaire à Constantine, particulièrement à la cité Ali-Mendjeli». Il y a aussi, les commerçants qui ont baissé rideau ce matin. Des centaines d'écoliers, collégiens, lycéens et enseignants ont rejoint la cité Ali- Mendjeli pour partager la douleur des parents des victimes de la barbarie. Des centaines de femmes en m'laya continuent d'affluer vers la cité. Certaines, selon nos sources présentes sur les lieux, viennent de la région du Khroub, Sétif et Bordj Bou-Arréridj. Il y a toutefois lieu de noter qu'un important cordon de sécurité a été mobilisé pour éviter un quelconque dépassement. Il n'empêche que la colère des citoyens reste visible, et les services de sécurité dont plusieurs officiers appellent au calme, surtout que les criminels venaient de reconnaître leur forfait. «Nous avons entre les mains les criminels, faites confiance à la justice», a lancé un officier à un groupe de jeunes qui voulaient justement en découdre avec les services de l'ordre. Au moment où nous mettons sous presse, les corps des deux innocentes victimes sont toujours entreposés à la morgue de l'hôpital. «Il faut s'attendre au pire après l'enterrement», déclarent plusieurs citoyens aux correspondants de presse sur les lieux.